Agriculture Projet de serres de Migros controversé

ATS

26.4.2019 - 12:34

La proximité de la SATOM (société anonyme pour le traitement des ordures menagères) est l'un des arguments utilisés par les promoteurs du projet.
La proximité de la SATOM (société anonyme pour le traitement des ordures menagères) est l'un des arguments utilisés par les promoteurs du projet.
Source: KEYSTONE/DENIS EMERY

Migros envisage de construire dans le Bas-Valais une serre chauffée destinée principalement à la culture des poivrons. Devisé à 45 millions de francs, le projet divise le législatif de Muraz. Les opposants craignent l'impact sur l'agriculture locale et sur le paysage.

Les serres devraient s'étendre sur une surface équivalant à vingt-huit terrains de football. Elles seraient principalement destinées à la culture de légumes qui doivent actuellement être importés, notamment des poivrons, indique le grand distributeur Migros, promoteur du projet.

Pour accueillir ces serres, le terrain prévu doit changer de zone d'affectation et cette modification doit être approuvée par le conseil général, indique le quotidien Le Nouvelliste dans son édition de vendredi. Or certains élus du législatif communal de Muraz, Verts et UDC en tête, s'y opposent. Ils craignent en particulier les conséquences de ce projet pour la production agricole locale.

«S'ils s'en tenaient à la culture des poivrons, nous pourrions l'accepter, mais Migros évoque déjà la production d'autres légumes cultivés chez nous, comme les concombres et les tomates», pointe le conseiller général UDC Romain Gex-Fabry. Même inquiétude chez les maraîchers valaisans, qui disent vouloir suivre attentivement ce dossier et demander des garanties à Migros.

Etiquette écologique

Par la voix de son coordinateur de projet, Michel Charbonnet, Migros vante de son côté les qualités écologiques et novatrices de ces installations. Il est en effet prévu que les serres soient chauffées à distance, grâce à l’énergie récupérée de l'incinération de déchets. La proximité avec l’usine de retraitement est le principal atout selon le coordinateur, qui cite également le climat, la disponibilité du terrain et l’accessibilité du site.

Mais c'est précisément cette étiquette écologique qui fait réagir le groupe des Verts, considérant que le terme est usurpé. «Seul 50% de l'énergie utilisée proviendra de la valorisation des déchets», pointe la présidente de la section des Verts du Chablais valaisan, Carole Morisod, qui dénonce l'impact important sur le paysage, sans aucun bénéfice du point de vue de la biodiversité.

La majorité du législatif de Muraz semble pour l'instant plutôt sensible aux arguments de Migros, ainsi qu'aux 120 emplois qui devraient être crées à cette occasion. Or c'est là aussi un point problématique, estiment les opposants. Etant donnés les tarifs horaires pratiqués dans l'agriculture, il est illusoire de penser que ces emplois seront occupés par des Chablaisiens, argumentent-ils.

Une commission du conseil général va être chargée d'étudier ce dossier et de rendre un rapport à l'automne, puis le législatif sera appelé à se prononcer. Bien que minoritaires, Verts et UDC veulent s'atteler à convaincre le plus grand nombre possible de leurs collègues d'ici là.

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