Protection de l'enfance Le personnel de Suisse romande est «à bout de souffle»

js, ats

25.9.2024 - 10:54

Le personnel de la protection de l'enfance en Suisse romande tire la sonnette d'alarme. Le Syndicat des services publics (SSP) constate «une absence dramatique de moyens suffisants» dans les cantons romands alors que la charge de travail augmente.

Le Syndicat des services publics (SSP) constate «une absence dramatique de moyens suffisants» dans les cantons romands alors que la charge de travail augmente. (image prétexte)
Le Syndicat des services publics (SSP) constate «une absence dramatique de moyens suffisants» dans les cantons romands alors que la charge de travail augmente. (image prétexte)
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Keystone-SDA, js, ats

«Qu’il s’agisse des mesures ambulatoires, visant le maintien des enfants dans leur famille et un soutien aux compétences parentales, ou des foyers qui accueillent les mineurs devant être protégés, les lieux sont saturés et les professionnels œuvrant en faveur des enfants à bout de souffle», a indiqué mercredi le SSP.

Comme les places manquent, les professionnels doivent trouver des solutions d’urgence qui ne correspondent pas nécessairement aux besoins des enfants. «Les foyers d’urgence étant pleins, les hospitalisations sociales se multiplient, avec des conditions d’accueil inadéquates, particulièrement pour les plus jeunes», peut-on lire dans le communiqué.

Les délais d’attente et le manque de personnel ont également des conséquences sur les familles. Les espaces contacts, qui peuvent permettre à l’enfant placé de voir ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, ses grands-parents, présentent des délais d’attente de quatre à neuf mois, selon les cantons.

Economies

Les intervenants souffrent d'un épuisement professionnel et les départs aggravent encore la pénurie de personnel qualifié. «En l’état, les cantons n’accordent pas les moyens permettant de protéger tous les enfants. Ce n’est pas aux travailleurs sociaux d’assumer la responsabilité de la situation», a ajouté le syndicat.

Selon lui, les économies réalisées par les autorités cantonales se font au détriment du bien-être des enfants. En refusant les budgets nécessaires, les cantons «ferment les yeux sur leur souffrance et laissent la voie ouverte à des violences, à des maltraitances, à des négligences et à la solitude inadmissible dans laquelle les enfants oubliés de la protection des mineurs sont enfermés».

Le SSP prévoit une prochaine action de sensibilisation à Fribourg et à Bulle le 3 octobre.