Suisse-UEProtection des salaires: les Suisses prêts à un compromis
olgr, ats
5.3.2022 - 12:30
Selon un sondage, les Suisses ne tireraient que deux lignes rouges lors de nouvelles négociations avec l'UE: une majorité est contre l'abandon du référendum et l'accès à l'aide sociale des citoyens de l'UE. Sur d'autres points, comme la protection des salaires, ils seraient prêts à des compromis.
05.03.2022, 12:30
ATS
Après la rupture des négociations de l'accord cadre par le Conseil fédéral, il existe un certain flou sur la suite à donner, écrit l'institut gfs.bern dans un sondage sur la question européenne, mandaté chaque année par Interpharma.
Selon le sondage, la préférence de 63% de Suisses irait à un accord de libre-échange des marchandises et des services qui remplacerait les accords bilatéraux. C'est le seul scénario qui a recueilli davantage d'opinions favorables en une année, selon l'étude publiée samedi sur internet et dans plusieurs journaux romands et alémaniques.
Pas d'adhésion
Mais cela ne signifie pas forcément une distanciation par rapport à l'UE, car le scénario d'une adhésion à l'EEE rassemble toujours une majorité de 56% d'avis positifs. Par contre, les positions extrêmes de l'Alleingang et de l'adhésion à l'UE sont toujours rejetées.
En vue de nouvelles négociations avec l'UE, les Suisses questionnés sont prêts à des concessions. Ainsi, deux tiers d'entre eux peuvent admettre que la Cour de justice de l'UE décide en cas de litige entre la Suisse et l'UE.
La majorité est plus mince en faveur d'un compromis sur la question de la protection contre le dumping salarial ou sur celle de la garantie d'Etat des banques cantonales.
Pas sans contre-partie
Mais des compromis ne seraient envisageables que si les deux parties y trouvent leur compte, selon l'étude. Il est important que la Suisse reçoive quelque chose en retour de la part de l'UE, estiment les sondés.
Pas question en revanche de reprendre automatiquement le droit européen sans possibilité de référendum et cela pour 81% des sondés. Idem pour l'accès à l'aide sociale pour les citoyens de l'UE.
La rupture des négociations n'a rien enlevé à l'attrait des accords bilatéraux: une petite majorité de 53% y voit toujours surtout des avantages, alors que 15% estiment qu'ils apportent plutôt ou seulement des désavantages.
Le sondage a été réalisé en janvier et février auprès de 2003 citoyens suisses.