Nouveaux chiffres Quelles communes naturalisent le plus d’étrangers?

tsha

9.3.2020

Cours d’instruction civique dans le cadre de la préparation à la naturalisation: toutes les communes ne délivrent pas des passeports suisses.
Cours d’instruction civique dans le cadre de la préparation à la naturalisation: toutes les communes ne délivrent pas des passeports suisses.
Keystone

Berne lanterne rouge, le canton de Vaud en tête: si certaines communes n’ont pas naturalisé un seul étranger depuis des années, d’autres mènent une politique plus libérale.

De nombreuses communes suisses n’ont plus naturalisé d’étrangers depuis des années, comme le laisse entrevoir une évaluation de données de la Commission fédérale des migrations et de l’université de Genève reprises par le «Tagesanzeiger».

Selon le quotidien, 261 communes n’ont pas délivré le moindre passeport suisse entre 2011 et 2017, tandis que 125 communes n’ont pas naturalisé d’étrangers depuis 1992. Toutefois, les données ne montrent pas combien de demandes de naturalisation ont été déposées dans ces communes et combien d’entre elles ont été rejetées, dans la mesure où les chiffres correspondants ne sont pas toujours enregistrés.

Il est à noter que les communes de taille particulièrement modeste procèdent rarement à des naturalisations. Philippe Wanner, professeur à l’Institut de démographie et de socioéconomie de l’université de Genève, suppose que les étrangers qui y vivent ont peur du processus de naturalisation car ils craignent «d’échouer et donc d’être stigmatisés».

«Ces gens ne veulent pas rester ici»

Roman Lanz, maire de Kandergrund (canton de Berne), explique au «Tagesanzeiger» qu’au cours de ses dix ans de mandat, pas une seule demande de ce type n’a été formulée. Et ce malgré le fait que de nombreux habitants de cette petite commune travaillent dans le secteur du tourisme: «Mais ces gens ne veulent pas rester ici – ils partent généralement après une ou plusieurs saisons», explique Roman Lanz.

La situation est tout à fait différente dans les grandes villes suisses. Entre 2011 et 2017, près de 17'000 personnes ont par exemple été naturalisées à Zurich, soit plus que dans toute autre ville suisse. Genève occupe la deuxième place dans les statistiques avec 9760 naturalisations, suivie de Lausanne avec 6019 nouveaux citoyens.

A Lucerne également, la remise de passeports suisses est particulièrement fréquente. Lorsque l’on observe le rapport entre population étrangère et nombre de naturalisations, la ville figure même en tête des statistiques suisses: chaque année, 2,3 étrangers sur 100 en moyenne reçoivent un passeport rouge. Katrin Aeberhard, cheffe du département des services à la population de la ville de Lucerne, attribue cela à une administration efficace et précise que la question figure en bonne place dans le programme des partis politiques.

Berne lanterne rouge

En revanche, à Berne, lanterne rouge des villes suisses, seul un étranger sur 100 est naturalisé chaque année. Suite à une initiative sur la naturalisation déposée par les Jeunes UDC et adoptée par les électeurs, les bénéficiaires de l’aide sociale ou les personnes non titulaires d’un livret C ne peuvent plus devenir citoyens suisses.

La commune de Villars-le-Comte (canton de Vaud) se montre particulièrement accueillante envers les étrangers: en moyenne, plus de 11% des étrangers y ont été naturalisés chaque année entre 2011 et 2017. En général, les chiffres sont plus élevés dans le canton de Vaud que dans le reste du pays.

Philippe Wanner attribue cela à une pratique libérale des jeunes issus de la deuxième génération en matière de naturalisation. En outre, explique-t-il, il existe en Suisse romande de nombreuses très petites communes qui ne comptent que quelques étrangers; ainsi, malgré le faible nombre de naturalisations, les chiffres ont grimpé en flèche.

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