Ministres à l'unissonRassembler les Suisses pour retrouver l'esprit pionnier
bu, ats
1.8.2022 - 18:11
Le président de la Confédération Ignazio Cassis et les autres ministres ont sillonné la Suisse à l'occasion du 1er Août. Au coeur de leur discours, la volonté de rassembler les Suisses, déstabilisés par les crises sanitaire, climatique, sécuritaire et énergétique.
bu, ats
01.08.2022, 18:11
01.08.2022, 18:50
ATS
A un an des élections fédérales et après deux ans de pandémie, les ministres ont quitté leur bureau pour aller à la rencontre des Suisses dimanche et lundi. La guerre en Ukraine et son impact sur la sécurité, l'approvisionnement énergétique et alimentaire se lisait en filigrane de leurs discours, lesquels appuyaient, selon la sensibilité politique de leur auteur, sur la nécessité de défendre les acquis ou celle de retrouver l'esprit pionnier et d'innover.
«Dans un mode de crise permanent»
«Depuis le début de la pandémie, nous vivons dans un mode de crise permanent. La réalité a depuis longtemps dépassé notre imagination, et nous avons beaucoup d'imagination», a déclaré M. Cassis devant quelque 350 visiteurs réunis dans la grange de la ferme Stöckweid à Knonau (ZH).
Tout le monde se rend compte actuellement que rien n'est acquis, a-t-il poursuivi. Et d'ajouter: «Nous devons nous battre pour préserver notre liberté et notre prospérité. Tout cela n'est pas gratuit».
Le président de la Confédération Ignazio Cassis a célébré le 1er Août en traversant la Suisse en train. Parti du Tessin, il a rejoint Kronau (ZH) avant de s'arrêter à Granges (SO), à Yverdon (VD) et de terminer à Lausanne, à Plateforme 10, puis à Ouchy.
«A l'occasion de la Fête nationale, rappelons-nous ce qui nous unit vraiment», a lancé Alain Berset à Lucerne dimanche et attendu lundi soir à Bellerive (VD). Le Fribourgeois a déploré que la culture des médias sociaux ait bouleversé le débat politique. Pour certains, l'intransigeance est devenue une qualité, «alors qu'elle n'est en réalité qu'une attitude de blocage.»
Polémiques incessantes
A ses yeux, les polémiques de ces dernières années ont affaibli la Suisse. Sa culture politique parfois compliquée et sa diversité étonnante ne peuvent s'épanouir que si l'on se rappelle que «seules les bonnes solutions nous renforcent».
Au Moléson (FR), la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a appelé la Suisse à défendre ses libertés. «Nous pensions être bientôt sortis d'une crise sanitaire sans précédent, voici que la Russie agresse l'Ukraine.»
«Rien n'est définitivement acquis»
«Ce qui semblait acquis ne l'est plus: nos libertés, notre sécurité, nos institutions, notre culture politique doivent être défendus.» Et de citer Raymond Aron: «Les valeurs de liberté sont toujours précaires, toujours menacées».
La ministre de la défense Viola Amherd a souligné pour sa part à Winterthour (ZH) la valeur de la démocratie. «Il y a toujours plus d'Etats au régime autocratique. Des politiciens se servent d'un vernis de démocratie pour défendre leurs propres intérêts,» a-t-elle dit. A ses yeux, la fête nationale est «une occasion en or de contrer» ces évolutions négatives.
Pour la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga attendue à Fribourg lundi soir, «le tournant énergétique est à notre portée». La Suisse doit toutefois accélérer la production d'énergie sur son territoire.
«On ne peut pas continuer comme ça»
«On ne peut pas continuer comme ça (...) nous devons prendre notre destin en main», a martelé la ministre de l'énergie à Saas-Balen (VS) le soir précédent. «Car pendant trop longtemps, nous nous sommes reposés sur les importations d'énergie». La solidarité est capitale, a-t-elle ajouté.
A Oberwald (VS), Guy Parmelin a appelé les Suisses à célébrer la fête nationale malgré l'atmosphère de crise régnant dans le pays. «Aujourd'hui, il ne faut pas se morfondre, mais faire la fête», a lancé le ministre de l'économie.
Le vigneron vaudois a certes reconnu que «2022 n'est définitivement pas un excellent millésime»: la Suisse traverse probablement la période la plus difficile depuis la dernière crise énergétique, il y a presque 50 ans.
Des drones plutôt que des feux
Des lutteurs au Grütli, plus de 150'000 personnes au brunch à la ferme, 1382 fusées et 100'000 personnes au bord du Rhin... l'intensité de l'offre 2022 est loin des rassemblements nationaux chagrins des deux dernières années. Le tout a été émaillé jusqu'ici de peu d'incidents.
Autre spécificité de ce 1er Août 2022: de nombreuses communes ont interdit les feux et les feux d'artifice, remplacés dans certaines d'entre elles par un ballet de drones comme à Crans-Montana (VS), Hauterive (NE), Cudrefin (VD), Bienne ou Berne.