Asile – FR Requérants d'asile au service de la police

ATS

7.10.2020 - 15:42

Des requérants d'asile servent le personnel de la Police cantonale fribourgeoise dans son restaurant d'entreprise Le Vidocq. La brigade, constituée de quatre apprentis venus d’Afghanistan et de Somalie, est à l'oeuvre depuis le 17 août.

Le projet a été présenté mercredi à Granges-Paccot, siège de la police, en présence de la présidente du Conseil d'Etat Anne-Claude Demierre, en charge des affaires sociales, et de son collègue Maurice Ropraz, à la tête de la sécurité. Le service est confié à la société ORS, qui s'occupe des personnes de l’asile dans le canton.

Arrivée en fin de contrat avec son ancien prestataire, la Police cantonale a décidé de revisiter le concept de son restaurant d’entreprise, a expliqué devant la presse son commandant Philippe Allain. Le lieu, fermé au public, pour des raisons évidentes, a retenu alors deux axes pour guider sa réflexion.

Social et local

La volonté était d'accueillir une institution à vocation sociale, avec des buts de formation et d’insertion, et de travailler plus localement. D'où le choix d'ORS qui, sur mandat du canton, gère l’accueil, l’hébergement, l’encadrement et l’intégration des requérants et des personnes admises à titre provisoire (permis F).

Après deux mois, «le succès est au rendez-vous» avec notamment des produits du terroir, ont relevé les intervenants, dont Claude Gumy, directeur opérationnel Fribourg d'ORS. La société possède déjà une expérience avec La Salamandre, un programme de formation aux bases de la cuisine pour mineurs non accompagnés et jeunes adultes.

Mains expertes

ORS développe ainsi un véritable centre de formation, qui peut accueillir jusqu’à cinq apprentis. Serkan Varli, chef-cuisinier bien connu des Fribourgeois, et Natascha Gross, cheffe de rang, assurent la formation de l'équipe actuelle. L’hôtellerie-restauration occupe d'ailleurs 35% de la population constituée par les requérants.

Le canton de Fribourg accueille quelque 4000 personnes du domaine de l’asile et des réfugiés, dont un peu plus de 800 jeunes hommes et femmes âgés entre 16 et 25 ans, qui vont durablement rester en Suisse. Et les statistiques montrent que les réfugiés parviennent à s’intégrer sur le marché du travail, a rappelé le Conseil d'Etat.

Le nom du restaurant de la police renvoie à Eugène-François Vidocq (1775-1857). Ce Français a été successivement aventurier, délinquant, bagnard, indicateur puis policier, officieux chef de la sûreté sous Napoléon, et enfin détective privé. A l'écran, son rôle a été tenu dans un feuilleton des années 1970 par Claude Brasseur.

Retour à la page d'accueil