À lire Réexportation de munitions par l'Allemagne: la Suisse refuse

wk, ats

24.4.2022 - 08:17

Visite d'une délégation parlementaire suisse en Ukraine, veto du Seco à la réexportation en Ukraine de munitions par l'Allemagne, changements en vue à Credit Suisse ou encore potentiel d'économies grâce aux médicaments biosimilaires: ce sont quelques-uns des sujets qui ont fleuri dans la presse dominicale. 

Une vue sur les quatre exemplaires des journaux du dimanche, avec la Sonntags Zeitung, le Sonntags Blick, Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag. (image d'illustration)
Une vue sur les quatre exemplaires des journaux du dimanche, avec la Sonntags Zeitung, le Sonntags Blick, Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag. (image d'illustration)
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Keystone-SDA, wk, ats

Voici les principales informations, non confirmées à Keystone-ATS:

Des parlementaires fédéraux en visite en Ukraine

La présidente du Conseil national Irène Kälin (Verts/AG) prévoit de se rendre en visite en Ukraine avec d'autres parlementaires fédéraux. Une invitation a été adressée par le président du Parlement ukrainien Ruslan Stefanchuk, qui rend la politesse après la visite d'une délégation ukrainienne à Berne en 2020, rapporte le SonntagsBlick.

Irène Kälin vient d'envoyer une invitation à l'adresse, notamment, des conseillers nationaux Martin Bäumle (PVL/ZH), Nik Gugger (PEV/ZH) et Christine Badertscher (Verts/BE). La tenue de ce voyage dépendra des conditions de sécurité sur place.

L'Allemagne veut réexporter des munitions suisses: veto

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a reçu deux demandes de l'Allemagne qui aimerait réexporter en Ukraine des munitions en provenance de Suisse. Il a cependant opposé son veto, invoquant la neutralité helvétique et la législation suisse sur le matériel de guerre, écrit la SonntagsZeitung.

Cette position n'a pas l'heur de plaire outre-Rhin, dans un pays déjà en proie à de vifs débats sur l'opportunité de livrer des chars allemands de type Marder à l'Ukraine. La Suisse, par son refus de permettre à l'Allemagne la réexportation de munitions qu'elle produit, se voir reprocher de compliquer encore la tâche. Le Seco n'a pas précisé de quelles munitions il s'agissait exactement et dans quelle mesure celles-ci seraient liées à l'éventuelle livraison des chars Marder.

De son côté, le comité directeur du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) s'est prononcé samedi à Berne contre la livraison par la Suisse d'armes vers d'autres pays. Cette position va dans le sens d'une «politique de sécurité anti-militariste», a déclaré la secrétaire du GSsA Anja Gada au SonntagsBlick.

Dans la SonntagsZeitung, le co-fondateur du mouvement Jo Lang se dit en faveur de la livraison à l'Ukraine d'armes «en provenance de certains pays». Mais en même temps, il affirme que la Suisse n'a pas besoin d'armée, «car la probabilité que les soldats russes poussent jusqu'au lac de Constance n'a jamais été aussi faible qu'aujourd'hui». Il estime que l'armée russe «est faible».

Certains réfugiés repartent en Ukraine

La Suisse a accueilli à ce jour quelque 40'000 réfugiés d'Ukraine. Selon la Secrétaire d'Etat aux migrations Christine Schraner Burgener, interrogée par la NZZ am Sonntag, ces personnes ne devraient pas rester sur le long terme en Suisse, mais plutôt rentrer ensuite au pays. Il importe néanmoins qu'elles se sentent en sécurité à leur retour. Il conviendra aussi de les aider à se reconstruire sur place.

Aujourd'hui déjà, a observé Mme Schraner Burgener, un nombre important de réfugiées et réfugiés sont rentrés. Si, une fois la guerre finie, des personnes au bénéfice du statut de protection S préfèrent rester en Suisse, elles pourront faire valoir le droit d'asile et obtenir une autorisation de séjour après cinq ans.

Démocratisation, mais aussi corruption

Rapporteur du Conseil de l'Europe pour l'Ukraine, le conseiller national Alfred Heer (UDC/ZH) affirme dans une interview au SonntagsBlick que l'Ukraine a fait des progrès importants en termes de démocratisation au cours des dernières années. La corruption demeure cependant un gros problème.

Alfred Heer reproche au Conseil fédéral de ne pas avoir prévu de scénario en cas d'invasion russe de l'Ukraine. Le conseiller national retournera dans ce pays dans le cadre de son mandat.

Gestion de crise à revoir en Suisse?

Economiesuisse est d'avis que la gestion de crise du Conseil fédéral laisse à désirer. Il faudrait selon elle créer un état-major de crise permanent, de manière à éviter des épisodes comme la valse-hésitation du Conseil fédéral au sujet de la reprise des sanctions de l'UE contre la Russie. Monika Rühl, directrice de l'organisation faîtière, déclare à la NZZ am Sonntag qu'il serait bon d'éliminer la lourdeur dans les prises de décision.

L'état-major de crise pourrait être formé de managers issus de différents départements. Suivant la nature de la crise, des spécialistes supplémentaires pourraient être mobilisés. Selon le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi, le gouvernement a plusieurs fois réfléchi à l'opportunité d'établir un état-major de crise permanent mais a toujours finalement écarté l'idée.

Contrat juteux avec les Américains

SIG Sauer, entreprise germano-suisse d’armement basée à Neuhausen am Rheinfall près de Schaffhouse, s'est vu attribuer un contrat par l'armée américaine qui devrait lui rapporter 2,7 milliards de dollars sur dix ans, pour la livraison de 250'000 armes au maximum.

Cette vente comprend un ordre de livraison initial d’une valeur de 20,4 millions de dollars, écrit Le Matin Dimanche, citant le site officiel du Département américain de la défense. Selon le conseiller aux Etats Charles Juillard (Le Centre/JU), ancien colonel et membre de la Commission de la politique de sécurité, ces armes sont estampillées suisses mais il n'y a à sa connaissance «plus de fabrication en Suisse».

Comment économiser 100 millions par an

Les représentants des producteurs de génériques (Intergenerika et Biosimilar.ch) ainsi qu'une des faîtières des assureurs (Curafutura) estiment qu'une prescription systématique de médicaments biosimilaires – qui permettent de remplacer les produits de référence, une fois leur brevet tombé – permettrait d'économiser 100 millions de francs par an. Un rapport annuel sur la question doit être publié ce lundi.

Pression chez Credit Suisse

La pression monte sur Credit Suisse et son président du conseil d'administration Axel Lehmann, avant l'assemblée générale des actionnaires de vendredi. Les pertes et les scandales ont entamé la réputation du no 2 bancaire helvétique. Des changements se préparent à la tête du groupe, écrit la NZZ am Sonntag.

Le responsable juridique Romeo Cerutti, le chef des finances David Mathers et le directeur opérationnel pour l'Asie Helman Sitohang pourraient être remplacés. La banque confirme qu'un processus de planification des successions et des nominations à des fonctions dirigeantes est en cours. Le conseil d'administration ne s'est cependant pas encore prononcé.

D'après le Matin Dimanche, l'assemblée générale de Credit Suisse de vendredi promet d'être houleuse, à l'heure où l'action du groupe est proche de ses plus bas niveaux historiques, à moins de 7 francs. «La responsabilité du conseil d’administration dans la débâcle actuelle est très importante», estime Vincent Kaufmann, directeur de la Fondation Ethos. Il recommande de ne pas accorder la décharge aux dirigeants pour l’exercice 2020, à l’instar des conseillers financiers Glass Lewis et ISS.

Aux yeux de Henry Peter, professeur à la Faculté de droit de l'Université de Genève et spécialiste en gouvernance d'entreprise, une fusion doit être envisagée. Credit Suisse pourrait selon lui intéresser des groupes français, espagnols ou américains.

Droit à la réparation pour les Smartphones

La pression augmente sur les fabricants de smartphones. Le Parlement européen a voté récemment en faveur de l'introduction d'un droit à la réparation des appareils électroniques.

Il s'agit d'obliger les producteurs à fabriquer leurs appareils de façon à faciliter les réparations. Les logiciels devront aussi être conçus de façon à durer plus longtemps. Une telle législation pourrait également être introduite en Suisse, croit savoir la SonntagsZeitung.