Revue de presseLa revue de presse : Viola Amherd sous pression, accord-cadre et traiteurs pour les recrues au menu
bas, ats
4.7.2021 - 08:34
L'achat de 36 F-35A par la Suisse pour renouveler sa flotte aérienne militaire fait les titres de la presse dominicale. Le coronavirus et les conséquences de l'échec de l'accord-cadre avec l'UE sont aussi des thèmes abordés. Voici les principales informations.
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04.07.2021, 08:34
04.07.2021, 08:45
ATS
Viola Amherd sous pression
La ministre suisse de la défense, Viola Amherd, se retrouve sous pression, suite à la décision du Conseil fédéral d'acquérir 36 F-35A pour remplacer l'aviation militaire suisse vieillissante, affirment Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung.
À gauche comme à droite, les élus exigent plus de transparence sur l'évaluation d'armasuisse. «On nous demande de croire sur parole les conclusions d'un office qui ne brille pas par sa transparence», réagit le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS).
Il demande au Département de la défense (DDPS) de prouver que le choix du F-35 «est aussi évident qu'il le dit». Les critiques fusent aussi du côté du PLR. «Nous devons recevoir les informations qui permettent de vérifier que l'estimation d'armasuisse est plausible», lance le conseiller aux Etats Thierry Burkart (PLR/AG).
Le prix des 36 avions furtifs F-35A laisse les constructeurs concurrents perplexes, note la NZZ am Sonntag. Selon un porte-parole d'Airbus, qui proposait le Super Hornet, les prix proposés dans les contrats du gouvernement américain ne sont pas fixes, mais des valeurs cibles.
Des traiteurs privés pour les recrues
L'armée suisse manque cruellement de cuisiniers, au point qu'une partie des recrues entrant en service lundi seront sustentées par des traiteurs privés, écrit la NZZ am Sonntag.
L'armée explique cette situation par le fait que davantage de femmes apprennent le métier de cuisinier et davantage d'étrangers travaillent dans la restauration, deux catégories qui ne sont pas astreintes au service militaire. Selon le journal, l'armée ne recrute depuis quelques années que des personnes issues des métiers de la restauration et de l'alimentation pour ses postes de cuisiniers, de bouchers et de boulangers, car elles sont opérationnelles dès le premier jour.
Vaccination : de 10'000 personnes à 500
Le nombre de vaccinations contre le coronavirus diminue fortement en Suisse, indique la SonntagsZeitung. Dans le canton de Zurich, alors que plus de 10'000 personnes étaient vaccinées chaque jour à la fin de la semaine dernière, ce nombre était inférieur à 500 à la fin de cette semaine.
Selon une enquête menée par le journal auprès de plusieurs cantons, il est peu probable qu'un taux de vaccination de plus de 60% soit atteint d'ici à l'automne. Le Conseil fédéral a fixé comme objectif de vacciner 75% de la population. Le taux d'immunité pouvant prévenir une quatrième vague attendue en automne est quant à lui de 80%. Le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS) Lukas Engelberger appelle dans le journal à relancer la campagne de vaccination.
L'interruption des négociations sur l'accord-cadre était inconstitutionnelle
L'interruption des négociations sur l'accord-cadre avec l'Union européenne (UE) par le Conseil fédéral sans l'aval du Parlement fédéral était inconstitutionnelle, conclut une expertise juridique réalisée par le professeur de droit européen à l'université de Berne Thomas Cottier et relayée par la SonntagsZeitung.
La décision n'était pas «la simple rupture d'une négociation spécifique, mais une décision fondamentale sur la politique européenne et la fixation du cap pour la Suisse», écrit l'expert. Or, la constitution fédérale exige que de telles décisions soient prises «conjointement et avec le vote de l'Assemblée fédérale». Le Parlement a non seulement le droit, mais aussi «le devoir» de corriger cette situation, poursuit l'expertise. Pour cela, il a à sa disposition l'initiative parlementaire ou une commission d'enquête parlementaire.
En interrompant les négociations avec l'UE, ajoute l'expert, le Conseil fédéral a également privé le peuple du droit démocratique direct du référendum et de la possibilité de se prononcer sur une question aussi importante.
Centrales nucléaires : une prolongation de leur durée de vie ?
Le Conseil fédéral a entamé des discussions avec les exploitants de centrales nucléaires dans l'hypothèse d'une prolongation de leur durée de vie, assure la NZZ am Sonntag. «Ce qui nous intéresse, c'est de savoir quels sont les plans des exploitants», indique dans le journal la porte-parole l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), Marianne Zünd.
Selon elle, une exploitation pouvant durer jusqu'à 60 ans nécessite «des travaux préparatoires complets et des décisions précoces». Bien que la durée de vie des centrales atomiques ne soit pas limitée dans le temps, il était prévu qu'elles ne resteraient en service que durant 50 ans. Avec l'échec des négociations sur l'accord-cadre avec l'UE, l'accord sur l'électricité a également capoté.
La question de savoir comment la Suisse pourra couvrir ses besoins en électricité après l'arrêt des centrales nucléaires est ainsi redevenue plus pressante.
Une coprésidence pour le PLR
Selon la NZZ am Sonntag, le PLR étudierait l'idée d'une coprésidence du parti, après le départ annoncé de Petra Gössi.
Le poste est décrit par des PLR comme un «travail sans merci à 150%». Mais ce scénario n'est pas le «préféré» de la direction du parti, déclare dans Le Matin Dimanche Fanny Noghero, secrétaire générale du PLR. «Nous laissons la porte ouverte», ajoute-t-elle cependant. Les favoris au poste de président sont les conseillers nationaux Susanne Vincenz-Stauffacher (SG) et Thierry Burkart (AG).
Du côté romand, plusieurs papables ont déjà décliné l'offre, dont le vice-président Philippe Nantermod (VS). Sa collègue vaudoise du Conseil national Jacqueline de Quattro déclare avoir «été sollicitée». Elle ne dit non ni pour la présidence ni pour une coprésidence.
Syrie : la chimie bâloise complice ?
La chimie bâloise aurait alimenté le programme syrien d'armes chimiques, rapportent Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung.
A la fin 2014, des entreprises bâloises ont livré un peu plus de 5 tonnes d'isopropanol et 280 kg de diéthylamine à la société syrienne MPI, qui fabrique du Voltaren.
Ces deux produits, utilisés pour la production de médicaments, peuvent aussi servir à la fabrication d'armes chimiques. Des experts d'une autre entreprise chimique européenne, venus inspecter les usines de MPI près de Damas en 2018, ont constaté que l'entreprise syrienne n'avait reçu que 1120 des 5120 kg d'isopropanol.
Selon l'ancien général syrien, Zaher Al-Saket, qui a déserté en 2013, il ne fait aucun doute que le régime syrien l'a détourné pour alimenter clandestinement son programme d'armes chimiques. «Les entreprises pharmaceutiques syriennes sont toutes en contact direct avec le centre de recherche du programme d'armes chimiques», assure l'ex-général dans Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung.