Grand Conseil – FR Salaire minimum exclu à l'Etat de Fribourg

ATS

12.9.2019 - 11:27

La motion a permis de faire le point sur la situation des salaires dans le canton de Fribourg, a relevé le conseiller d'Etat Georges Godel devant les députés (archives).
La motion a permis de faire le point sur la situation des salaires dans le canton de Fribourg, a relevé le conseiller d'Etat Georges Godel devant les députés (archives).
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le canton de Fribourg ne fixera pas de salaire minimum à 4000 francs par mois pour le personnel des services publics. Une motion socialiste en ce sens a été refusée jeudi, la droite estimant que l'Etat de Fribourg demeure un très bon employeur.

La motion a été rejetée par 55 voix contre 29 et 5 abstentions. Elle venait des députés socialistes Chantal Pythoud-Gaillard et Xavier Ganioz. Ces derniers demandaient de corriger les grilles salariales de l'Etat afin qu'aucun salaire mensuel ne soit inférieur à 4000 francs bruts. Le Conseil d'Etat recommandait de rejeter la motion.

Pour motiver son refus, le député démocrate-chrétien Bruno Boschung a relevé que le canton était un très bon employeur. Son argumentaire se basait sur le fait que selon le gouvernement moins d'une dizaine de personnes sur près de 19'000 collaborateurs de l'Etat n'atteint pas le seuil d'un salaire de 48'000 francs par an.

Point de situation

PLR et UDC ont également rejeté la motion. Au nom du Conseil d'Etat, le grand argentier Georges Godel a appelé pour sa part à refuser le texte, tout en relevant que la motion présentait le mérite d'avoir permis de faire le point de la situation.

«Notre réponse démontre que l'Etat de Fribourg accomplit son devoir en matière de salaires et de formation des apprentis», a relevé le magistrat démocrate-chrétien. Concernant la petite dizaine d'employés ne parvenant pas à un salaire mensuel de 4000 francs, il apparaît que le seuil sera atteint pour eux d'ici à deux ans.

Inégalités

Les deux motionnaires ont motivé leur démarche par l'augmentation des inégalités sociales et salariales. «Il n'est pas admissible de travailler à temps complet et de ne pas arriver à vivre avec le salaire de ce travail», ont-ils expliqué. «Le coût de la vie explose avec l'augmentation des loyers et des primes d'assurance-maladie.»

«Un salaire digne de ce nom devrait permettre aux personnes de vivre décemment», a précisé Chantal Pythoud-Gaillard en défendant la motion. «L'Etat-employeur, de même que les secteurs subventionnés, se doivent de montrer l'exemple à ce sujet.»

Outre le PS, la motion a reçu le soutien du groupe Vert Centre Gauche. Le député vert Bruno Marmier a rejeté l'argument de la droite selon lequel fixer un salaire minimum favorise un nivellement par le bas. A ses yeux, il en va d'une question de principe d'essayer d'améliorer la situation.

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