BerneSans aide fédérale, l'école francophone de Berne serait menacée
mabe, ats
3.2.2025 - 17:23
Le gouvernement bernois estime que la survie de l'Ecole cantonale de langue française de Berne (ECLF) serait menacée à moyen terme si la Confédération devait biffer sa subvention à cette institution. L'établissement public implanté dans la ville fédérale sert les intérêts de la Confédération en proposant une éducation francophone notamment aux enfants des fonctionnaires fédéraux et internationaux.
L'école francophone de Berne a été fondée en 1944 afin de permettre aux fonctionnaires cantonaux, fédéraux et d'organisations internationales établis dans la capitale de scolariser leurs enfants en français. (archives)
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Keystone-SDA, mabe, ats
03.02.2025, 17:23
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«La suppression de la subvention fédérale pourrait à moyen terme amener l'ECLF à fermer ses portes», estime le gouvernement bernois dans une réponse à une interpellation parlementaire publiée lundi. La contribution annuelle de la Confédération s'élève à un million de francs, soit un quart du budget annuel de l'école.
La suppression de cette aide fédérale fait partie des nombreuses mesures d'économie proposées l'automne dernier par le groupe d'experts dirigé par Serge Gaillard pour alléger les finances fédérales. Le socialiste et président de la Députation francophone au Grand Conseil bernois Karim Saïd et la PLR Claudine Esseiva justifient l'urgence de leur interpellation par le fait qu'une décision sur l'éventuel abandon de la subvention devrait avoir lieu au printemps.
Subventions fédérales dès 1960
Ecole publique depuis 1982, l'ECLF est le seul établissement à dispenser l'éducation obligatoire en français selon le plan d'étude romand (PER). Autre établissement scolaire francophone de la ville fédérale, l'Ecole française internationale de Berne (EFIB) enseigne selon le cursus de l’éducation nationale française.
L'ECLF, qui compte quelque 300 élèves et 38 enseignants, a été fondée en 1944 afin de permettre aux fonctionnaires cantonaux, fédéraux et d'organisations internationales établis dans la capitale de scolariser leurs enfants en français. Créé par des privés, l'institution a bénéficié dès 1960 d'aides financières de la Confédération, du canton et de la Ville de Berne.
Les frais d’exploitation sont pris en charge à quelque 75% par le canton, la Confédération assumant les 25% restants. La subvention cantonale s'élève à 3,2 millions de francs annuellement, a récemment indiqué à Keystone-ATS la Direction de l'instruction publique et de la culture.
Examiner «toutes les options possibles»
Alors que l'école «sert les intérêts de la Confédération», la suppression de la subvention serait un «mauvais signal», estime le gouvernement bernois. Ce dernier assure prendre toutes les mesures pour convaincre la Confédération de maintenir son soutien financier.
Le canton indique être tenu, via ses bases légales, de gérer et soutenir l'ECLF. Si la Confédération biffait sa subvention, le Conseil exécutif entend examiner «toutes les options possibles», sans plus de précision.