Marché du travail Seniors: patrons et Etat sans pitié

ATS

3.5.2019 - 15:21

Les patrons et la Confédération ne veulent pas faire un geste pour soutenir les seniors sur le marché du travail (phoro prétexte).
Les patrons et la Confédération ne veulent pas faire un geste pour soutenir les seniors sur le marché du travail (phoro prétexte).
Source: KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF

Protection contre le licenciement, rente transitoire: ces revendications des syndicats visant à soutenir les travailleurs âgés n'ont pas trouvé grâce auprès des employeurs et de la Confédération lors de la 5e conférence nationale qui leur était dédiée.

«Le taux de chômage des seniors suisses est bas en comparaison internationale, mais les plus de 55 ans mettent plus de temps pour retrouver du travail», a reconnu le ministre de l'économie Guy Parmelin lors d'une conférence de presse vendredi à Berne.

Et cela bien que le marché du travail soit tributaire des seniors, avec l'actuelle évolution démographique et dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, a-t-il souligné.

Les participants à la conférence ont passé en revue les solutions esquissées par les cantons dans le cadre du nouveau plan d'action pour l'intensification du conseil, de la réinsertion et des services de placement des offices régionaux de placement (ORP) pour aider les demandeurs d'emploi âgés.

«Nous allons approfondir ces thématiques», a déclaré M. Parmelin. Une feuille de route a été élaborée et un groupe de travail chargé de définir des mesures.

Protection contre les licenciements

Les syndicats réclament avant tout une protection contre les licenciements pour les employés de plus de 50 ans qui soit ancrée dans le Code des obligations. Une telle protection inciterait aussi les employeurs à mieux prendre soin de leur personnel, en terme de formation notamment, a argumenté Vania Alleva, vice-présidente de l'Union syndicale suisse (USS).

«Cette exigence n'a rencontré que peu d'écho» lors des discussions, a déploré Mme Alleva. Les négociations auprès de différentes entreprises montrent pourtant que de telles dispositions dans les conventions collectives de travail (CCT) sont positives.

Pour Jean-François Rime, président de l'Union suisse des arts et métiers (USAM), une protection contre les licenciements «trop rigide» pourrait dissuader les employeurs d'engager des seniors.

Leif Agnéus, membre du Comité de direction de l'Union suisse des paysans (USP), estime lui que de «nouvelles interventions réglementaires ne sont pas nécessaires».

Rentes transitoires

Les partenaires sociaux ne sont pas non plus parvenus à un consensus sur des rentes transitoires. «Elles sont pourtant absolument nécessaires au vu de la situation actuelle des travailleurs âgés», selon Travail.Suisse. «Les plus de 60 ans ne doivent pas se retrouver à l'aide sociale», a insisté son président, Adrian Wüthrich.

Les syndicats saluent l'obligation pour les ORP d'annoncer les postes vacants. Mais cette obligation doit être davantage utilisée, a déclaré Mme Alleva.

Sur les six dernières années, le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a augmenté plus que la moyenne en comparaison des autres catégories d'âge, souligne Travail.Suisse. Il a ensuite moins reculé au cours de la reprise économique de ces deux dernières années.

Il en résulte qu'à la fin 2018, les plus de 50 ans étaient la seule catégorie d'âge qui comptait encore plus de personnes au chômage qu'en 2013. Le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale de 55 à 64 ans a en outre doublé à plus de 30'000 personnes au cours des dix dernières années.

Retour à la page d'accueil

ATS