Le souci de stabiliser l'AVS a dominé lors de la votation sur la RFFA. Inquiets pour leur retraite, les Suisses ont approuvé le texte malgré leur réticence concernant la réforme de l'imposition des entreprises et l'amalgame de deux sujets, selon l'analyse VOTO.
Le financement additionnel de l'AVS n'était guère contesté, souligne l'enquête VOTO publiée jeudi. Il a même incité 13% des votants à plébisciter la RFFA, malgré leurs réserves par rapport à la réforme de l'imposition des entreprises. Le texte a ainsi pu passer le cap sans aucun problème, récoltant 66,4% des voix lors de la votation populaire du 19 mai.
Les opposants, qui ont largement critiqué l'association de deux sujets distincts – la réforme de l'imposition des entreprises et le financement supplémentaire de l'AVS – comme antidémocratique, n'ont pas non plus réussi à couler le projet. Même si une majorité de l'électorat partageait cet avis, nombre d'entre eux y ont vu une possibilité de résoudre deux problèmes urgents d'un coup.
L'analyse VOTO pointe encore des difficultés de compréhension considérables du projet RFFA pour expliquer les résultats de la votation. Près d'une personne sur cinq a donc eu recours aux recommandations de vote, ce qui représente une proportion particulièrement élevée. Et les recommandations pour le «oui» étaient largement majoritaires.
Pas une votation pour ou contre l'UE
Le deuxième objet des votations du 19 mai, la mise en oeuvre de la directive de l'Union européenne (UE) sur les armes acceptée par 63,7% des votants, a quant à elle été marquée par la volonté des Suisses de se protéger contre une utilisation abusive des armes. Ce motif est revenu un peu plus souvent que d'autres motifs en rapport avec Schengen ou l'UE, expliquent les auteurs de l'enquête.
Ils notent toutefois que l'objet n'a pu obtenir une majorité confortable que grâce aux personnes ne voulant pas mettre en péril ces accords, sans pour autant considérer comme nécessaire l'adoption d'une réglementation plus restrictive. Si la position vis-à-vis de l'Europe a joué un rôle essentiel, la votation n'a cependant pas été considérée comme un tournant dans les relations Suisse-UE, poursuivent les auteurs de l'analyse VOTO.
Seule une minorité de votants pensait que la Suisse pourrait être exclue des accords de Schengen et de Dublin. De fait, le verdict populaire ne peut être considéré comme un vote pour ou contre l'Europe, affirment-ils. Cela explique le faible taux de participation pour une votation en rapport avec l'UE.
L'enquête a été menée auprès de 1519 votants. Financée par la Chancellerie fédérale, elle a été réalisée conjointement par le Centre d'études sur la démocratie Aarau, le centre de recherche FORS et l'institut de sondage LINK.
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