Grand Conseil vaudois Soutien du Parlement au personnel de Symetis

ATS

17.12.2019 - 18:35

Le Grand Conseil vaudois a voté une résolution pour soutenir les employés de Symetis à Ecublens, en grève depuis six jours et dont les emplois sont menacés par une délocalisation (archives).
Le Grand Conseil vaudois a voté une résolution pour soutenir les employés de Symetis à Ecublens, en grève depuis six jours et dont les emplois sont menacés par une délocalisation (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

La situation des employés de Symetis à Ecublens préoccupe le Grand Conseil vaudois. Il a adopté mardi une résolution demandant au Conseil d'Etat d’intervenir auprès de la direction pour prolonger le délai de consultation et faire ouvrir de véritables négociations.

Le texte signé de la socialiste Myriam Romano-Malagrifa et de tous les députés de l'Ouest lausannois a recueilli la quasi-unanimité avec 134 oui, un non et deux abstentions. Symetis, rachetée il y a deux ans par le groupe américain Boston Scientific a annoncé en novembre la délocalisation des 125 emplois du site en Irlande, a rappelé Mme Romano-Malagriffa.

La direction refuse de rencontrer la délégation syndicale et ne respecte pas les droits fondamentaux. La procédure de consultation se terminait hier, mais aucune négociation n'a pas eu lieu, a-t-elle poursuivi.

Les travailleurs en sont à leur sixième jour de grève. Ils ont fait entendre à nouveau leur revendication simple en matinée devant le Grand Conseil: la reconnaissance de la délégation syndicale et la prolongation de la procédure de consultation afin de pouvoir négocier le maintien du site.

Bons offices demandés

Nombre de députés ont dénoncé «l'arrogance», le «cynisme» et «l'attitude brutale inadmissible» de l'entreprise. Active dans le domaine des maladies cardio-vasculaires, celle-ci a bénéficié de structures de pointe (CHUV, EPFL) et de personnel hautement qualifié dans le canton, ont rappelé le popiste Marc Vuilleumier et du socialiste Jean Tschopp.

La résolution fait appel au Conseil d'Etat pour les bons offices dont il a déjà fait preuve avec d'autres entreprises, comme Novartis et pour que les différents partenaires se mettent autour de la table.

En contact depuis un moment

Le conseiller d'Etat Philippe Leuba, en charge de l'économie, a confirmé être en contact et s'est dit extrêmement préoccupé par la situation. «Depuis le 27 novembre, nous sommes en lien pour en premier lieu éviter la délocalisation, si non pour un plan social digne de ce nom.»

La main tendue en vue du maintien des emplois n'a pour l'heure pas été saisie. Celle qui visait à réunir les quatre acteurs de ce dossier (Unia, commission du personnel, direction de Symetis et de Boston Scientific) non plus.

«On ne peut concevoir une activité économique en méprisant les partenaires sociaux et en faisant fi des autorités locales», a regretté M. Leuba. Le ministre a souligné l'importance de connaître personnellement les patrons pour les rendre attentifs aux questions sociales.

Lettre ouverte

Auparavant, lors du débat, la droite a lancé des piques à l'ultra gauche. Celle-ci ferait fuir les entreprises à force de déposer des textes à répétition contre les multinationales, ont déploré plusieurs députés. A gauche, certains estime que le Département de l'économie doit demander des engagements aux entreprises quand elles s'implantent pour le respect du dialogue social.

Unia a également réagi dans un communiqué. Le syndicat estime que les autorités cantonales ne peuvent pas rester les bras croisés face à cette situation. Le personnel de Symetis et leurs soutiens ont écrit une lettre ouverte au Conseil d'Etat pour qu'il s'engage.

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