ValaisSoutien du Parlement VS à une hausse des allocations familiales
zd, ats
16.12.2021 - 19:26
Le Grand Conseil valaisan a mis sous toit jeudi son contre-projet à l'initiative pour une hausse des allocations pour toutes les familles du canton. Les députés l'ont accepté par 80 oui contre 43 non.
Keystone-SDA, zd, ats
16.12.2021, 19:26
16.12.2021, 19:31
ATS
«Vous avez trouvé une solution qui améliorera la situation de toutes les familles du canton et entraîne des coûts acceptables pour les entreprises», a salué le conseiller d'Etat Mathias Reynard lors du débat final.
Le contre-projet a pu compter sur le soutien de l'UDC du Valais romand, du PS et du PDC. Les Verts, le PLR et l'UDC du Haut ont dénoncé une «politique d'arrosoir» qui «manque sa cible» et ponctionne «les entreprises, les indépendants et tous les salariés».
Selon le projet du Grand Conseil valaisan, toutes les familles du canton recevront pour chaque enfant une allocation de 30 francs supplémentaire – le montant passe de 275 à 305 francs. L'initiative déposée par les Syndicats chrétiens du Valais et Syna Oberwallis demandait une augmentation de 40 francs. Les allocations de formation passent à 445 francs, soit une hausse de 20 francs par mois.
Débats nourris sur le financement
Outre les montants, la question de savoir qui financera quoi et comment a également donné lieu à des débats nourris. Le PS et les Verts rappelant à plusieurs reprises que «le principe même d'une contribution des employés aux allocations familiales, via une ponction de leur salaire, est une exception qui n'existe nulle part ailleurs en suisse».
Les députés ont finalement décidé que le coût supplémentaire de la mesure estimé à 22 millions sera supporté de manière paritaire entre salariés et employeurs. Le taux de cotisation des travailleurs, qui est passé d'un taux fixe de 0,3% à un taux maximum de 0,42% pourra, sur décision du Conseil d'Etat, être diminué en cas de baisses des cotisations patronales, fixées, elles, entre 2,5 et 4,5% des salaires, ce qui n'était jusqu'ici pas possible. Le PLR a regretté que le gouvernement soit impliqué dans un sujet qui devrait être discuté entre salariés, employeurs et partenaires sociaux.
Le fonds pour la famille
Les Verts ont répété qu'ils souhaitaient cibler l'aide aux familles les plus démunies en passant par le fonds pour la famille. Au lieu d'augmenter les allocations familiales, «solution inefficace», ils proposaient plutôt une hausse de cette allocation de ménage, dont bénéficient actuellement 11'000 familles, via une hausse du taux de contribution. Le tout pour un coût de 7 millions de francs.
Les contributions au fonds pour la famille restent donc fixées entre 0,15% et 0,2%. Il a récemment été augmenté à 0,18% des salaires AVS déclarés (contre 0,16% précédemment), soit une augmentation de 2 millions de francs par rapport à l'année 2020. Cette hausse qui est intervenue entre la première et la deuxième lecture du projet du Parlement cantonal a notamment influencé la décision des députés d'augmenter de 30 francs et non de 40 les allocations familiales.
Les initiants réfléchissent
Le PLR aurait aussi souhaité qu'en cas de retrait de l'initiative, le contre-projet du Parlement soit soumis au référendum obligatoire. Les députés ont refusé par 71 non et 55 oui. «Si un parti ou un groupe n'est pas d'accord avec le texte issu de deux lectures et d'un travail politique intense alors il peut toujours récolter les 3000 signatures nécessaires et recourir au référendum facultatif», a estimé le PDC, mais c'est un «mauvais signal» que de le faire automatiquement, a-t-il ajouté.
Dans une prise de position, les Syndicats chrétiens du Valais saluent jeudi «le coup de pouce» donné aux familles qui propulse le canton «champion toute catégorie des allocations familiales distribuées en Suisse», a réagi auprès de l'agence Keystone-ATS le coordinateur Bernard Tissières. Les SCIV indiquent qu'ils discuteront d'un éventuel retrait de leur initiative, signée par plus de 4300 personnes, avec le comité». Une décision tombera avant Noël.
De son côté, la Chambre valaisanne de commerce et d'industrie se dit «déçue». Elle regrette le choix du Grand Conseil d'adopter «une hausse arrosoir en flexibilisant la cotisation des salariés», ainsi que celui Conseil d’Etat d'avoir «unilatéralement augmenté la participation des entreprises au fonds pour la famille».