MigrationSuisse-Autriche: révision de l'accord de réadmission en discussion
gg, ats
1.2.2022 - 16:35
La Suisse et l'Autriche veulent renforcer leur coopération en matière de migrations et de lutte contre le terrorisme. C'est ce qui ressort d'une visite de travail mardi. Les travaux sont toujours en cours quant à la révision de l'accord de réadmission.
Keystone-SDA, gg, ats
01.02.2022, 16:35
ATS
Depuis mi-2021, plus de 5000 réfugiés sont arrivés illégalement à Buchs (SG), en train en provenance d'Autriche. Pour la plupart, il s'agissait de jeunes Afghans dont la destination était la France. Depuis le début de l'année, les procédures administratives sont traitées en 24 heures dans un nouveau centre.
La plupart des réfugiés ont déposé une demande d'asile en Autriche. La Suisse peut théoriquement les y renvoyer, mais cela n'arrive que rarement: en raison de la longueur des procédures et du manque de possibilités de détention, presque tous disparaissent en peu de temps et continuent leur voyage.
L'objectif de la Suisse est d'accélérer les procédures et de renvoyer en Autriche un plus grand nombre de réfugiés. La modernisation de l'accord de réadmission, en vigueur depuis 2001, est au cœur de cette démarche. «Nous négocions depuis 2019 et continuons à travailler ensemble sur ce sujet», a déclaré la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter mardi devant les médias à Vienne.
Elle s'était auparavant entretenue avec le nouveau ministre autrichien de l'Intérieur Gerhard Karner. «Nous avons sur le fond convenu que le travail devait être intensifié dans ce domaine», a précisé ce dernier. Les renvois doivent être renforcés, mais des questions juridiques restent en suspens.
Réforme de l'accord Schengen
Les deux ministres ont souligné d'une même voix leur volonté de faire avancer leurs préoccupations communes sur la scène européenne. La lutte contre les passeurs en fait partie. Les deux pays s'engagent pour une protection efficace des frontières extérieures, des procédures accélérées ou encore une meilleure répartition des responsabilités pour soutenir les Etats membres soumis à une pression particulière.
Les ministres de l'UE chargés de la Justice et des Affaires intérieures doivent se réunir dès mercredi. Mme Keller-Sutter et M. Karner y participeront également. Tous deux saluent la proposition de la présidence française de procéder pas à pas concernant la réforme de l'accord de Schengen, bloquée depuis longtemps.
Il faut d'abord mettre en œuvre les propositions qui font consensus, a répété la conseillère fédérale. Il s'agit par exemple de réaliser des opérations policières communes et de faciliter les réadmissions entre Etats membres. «Cet engagement ne peut se faire sans une association pleine et entière de la Suisse à Schengen et Dublin», a-t-elle conclu, citée dans un communiqué de son département.