«Homme tranquille»Thomas Hefti, un PLR conservateur à la présidence des Etats
me, ats
26.11.2021 - 10:11
Le Glaronnais Thomas Hefti (PLR) accède lundi à la présidence du Conseil des Etats. Libéral-radical conservateur, il a la réputation d'être un homme tranquille doté d'un bon réseau, d'avoir une certaine influence. En outre, il est un adversaire de la transparence maximale en politique et en justice dans les médias.
26.11.2021, 10:11
ATS
Thomas Hefti, 62 ans, est juriste et possède son propre cabinet d'avocat. Il est issu d'une famille où la politique est une tradition. Son père Peter Hefti était déjà conseiller aux Etats, son grand-père et son arrière-grand-père ont été membres du gouvernement cantonal glaronnais.
Vice-président de commune pendant huit ans, maire pendant huit ans et député au parlement glaronnais pendant cinq ans, Thomas Hefti a élu au Conseil des Etats en 2014. Il a succédé à Pankraz Freitag, décédé subitement.
Président de Glaris Sud
C'est surtout son expérience au niveau communal qui a séduit Thomas Hefti. «J'étais maire à cent pour cent, corps et âme». Diriger une commune aussi grande que Glaris Sud a été «une tâche incroyablement fascinante».
Le futur président du Conseil des Etats a figuré en première ligne dans le processus de fusion historique. Le canton de Glaris ne compte plus que trois communes. Il a ainsi été le dernier maire de Schwanden avant d'accéder à la mairie de la commune fusionnée de Glaris Sud.
Thomas Hefti est quelqu'un qui va droit au but, qui est réservé et posé, selon Frank Gross, président du PLR glaronnais. Après son premier mandat à Berne, la Südostschweiz lui a attribué une influence respectable au Parlement, bien qu'il se soit peu manifesté en public.
Six commissions
C'est bien, si le travail effectué est perçu par le public, mais ce n'est pas son objectif prioritaire, avait alors répondu Thomas Hefti. Il est surtout actif dans les six commissions dans lesquelles il siège. Avec 17 liens d'intérêt, dont deux présidences de conseil d'administration d'entreprises hydroélectriques, il fait partie des conseillers aux Etats ayant le plus d'engagements en dehors du Parlement.
En presque huit ans au Conseil des Etats, il n'a déposé que quatre interventions. Il s'est surtout fait remarquer par ses oppositions à des projets. Il estime souvent que le statu quo est tout simplement suffisant.
Il s'est ainsi opposé à l'adhésion à la convention contre la violence à l'égard des femmes, jugée superflue, aux mesures AVS contre le travail au noir, inefficaces selon lui, et à l'interdiction du commerce de photos d'enfants nus, juridiquement trop floue. Selon Smartvote, Thomas Hefti est le conseiller aux Etats PLR le plus conservateur.
Sceptique sur la transparence
Il a montré à plusieurs reprises un certain scepticisme à l'égard de ce qu'il considère comme un excès de transparence en politique et en justice. Il s'est prononcé contre la publication détaillée des votes au Conseil des Etats et contre certaines formes de liberté d'expression des juges fédéraux. Ces informations peuvent être utilisées de manière abusive et servir de moyen de pression, estime-t-il.
L'action de Thomas Hefti est très bien notée dans son canton. Il a largement battu Martin Landholt, alors président du PBD et conseiller national, lors de sa première élection au Conseil des Etats. Il a été réélu très facilement à deux reprises.
«Le Sabot d'or extraordinaire»
Généralement discret, il a fait récemment la «une» et provoqué un tollé de la part des médias en raison de la décision du Conseil des Etats d'abaisser les obstacles juridiques permettant d'empêcher la parution de certaines informations critiques dans la presse. C'est lui qui est à l'origine de cette mesure.
Le Glaronnais a lancé «l'attaque la plus grave» contre le journalisme d'investigation, a jugé le Réseau suisse des journalistes d'investigation investigativ.ch. En septembre, le réseau a décerné à Thomas Hefti «Le Sabot d'or extraordinaire» pour cette modification de l'article 266 du Code de procédure civile qui facilite la prise de mesures provisionnelles contre les médias.