Le Valais accueille une nouvelle station de réception satellite: trois antennes de 6,5 mètres qui s'érigent dans le ciel de Loèche. Elles réceptionneront les informations du premier satellite météorologique de troisième génération qui sera mis en orbite fin 2022.
Nouvelle station de réception satellite inaugurée en Valais
Trois antennes de 6,5 mètres s'érigent désormais dans le ciel de Loèche. Elles réceptionneront les informations du premier satellite météorologique de troisième génération qui sera mis en orbite fin 2022.
06.05.2022
L'inauguration de la nouvelle station de réception satellite s'est déroulée vendredi, en présence notamment du conseiller fédéral Alain Berset. Les trois grandes paraboles de 6,5 mètres de diamètre se déploient sur le site géré par la société Signalhorn à Loèche.
Dotées «des normes technologiques les plus récentes», elles seront nourries d'une multitude de données via le premier des satellites météorologiques géostationnaires de troisième génération (Meteosat Third Generation). Celui-ci sera lancé dans l'espace fin 2022 par Arianespace en Guyane française, indique Eumetsat, l'organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques.
Chaque 2,5 minutes
Evolution des nuages, concentration de vapeur d'eau dans l'atmosphère ou encore profils de températures et d'humidité: Les informations délivrées par les satellites météorologiques sont nombreuses et précieuses notamment pour les avis d'intempéries et l'étude du changement climatique. Avec les satellites de troisième génération, on estime que «la quantité de données sera environ dix fois supérieure à celle d'aujourd'hui»,précise Eumetsat.
Les données seront aussi plus précises et tomberont plus rapidement, soit chaque 2,5 minutes au lieu de 5 avec les satellites de la génération précédente. Elles seront transmises à Darmstadt en Allemagne, siège d'Eumetsat qui fournit des images et des données à ses trente Etats membres dont la Suisse.
Les données satellitaires doivent apporter de nombreuses améliorations y compris pour la Suisse. Elles permettront notamment de surveiller et prédire des orages à brève échéance ainsi que les impacts de la foudre, d'observer l'étendue spatiale et l'évolution temporelle du brouillard (utile, entre autres, pour la navigation aérienne) et de mieux calculer la distribution spatiale du rayonnement solaire (une aide à la planification d'installations solaires).
En Italie aussi
La nouvelle station de Loèche ne s'accompagne pas de création de postes supplémentaires, selon Signalhorn. Son coût, pris en charge par Eumetsat, s'élève à «trois millions de francs environ, soit un million de francs par antenne, y compris les services nécessaires à son fonctionnement», précise Paul Counet, directeur de la stratégie pour Eumetsat.
L'ensemble des coûts de l'organisation européenne est supporté par ses trente Etats membres selon une clé de répartition liée à leur PIB, complète Paul Counet. La Suisse, représentée par l'office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse, prend ainsi en charge environ 3,5% des coûts.
Une station semblable à celle de Loèche a été construite en Italie, près de Gera Lario, au bord du lac de Côme. Un lieu choisi pour ses conditions météorologiques différentes de celles de Loèche dans 99,9% des cas. Ainsi, si un orage s'abat sur la commune valaisanne par exemple, il n'affectera pas le ciel du site italien et la réception des données transmises par le satellite ne sera pas perturbée, détaille Paul Counet.