Assemblée des délégués UDC : deux non dans les urnes le 29 novembre

ATS

24.10.2020 - 15:50

Les mots d'ordre de l'UDC pour les votations du 29 novembre sont connus. Lors de leur assemblée virtuelle samedi, les délégués de l'UDC se sont dits opposés à l'initiative contre le commerce de matériel de guerre et à celle pour des multinationales responsables.

Le texte sur les multinationales a donné lieu à des prises de positions différentes au sein du parti. Le vice-président de l'UDC Franz Grüter estime que l'initiative «passe complètement à côté de sa cible» et impose «aux entreprises suisses des risques qui les rendent vulnérables». Il faut dire «non» à un projet «aussi arrogant qu'absurde».

Faisant un parallèle avec la relation Suisse-Union européenne, le conseiller national lucernois souligne que l'UDC ne veut pas que de juges étrangers prennent des décisions pour la Suisse et ne veut dans cette optique pas non plus faire office de «juges étrangers» pour d'autres Etats. Il se prononce en revanche pour le contre-projet du Parlement qui entrerait en vigueur en cas de non du peuple.

Dans une prise de parole, le député au Grand Conseil valaisan Jérôme Desmeules a lui plaidé en faveur d'un «texte raisonnable» qui demande que les entreprises suisses et leurs filiales respectent les droits de l'Homme reconnus internationalement. «Etre suisse c'est aussi ne pas tolérer qu'on fasse à autrui, ce que nous ne voulons pas qu'on fasse chez nous».

Le plénum n'a pas suivi l'argumentaire de l'UDC du Valais romand. Les délégués ont rejeté le texte par 158 voix contre 9 oui et 2 abstentions. En revanche, ils ont suivi celui du conseiller fédéral Guy Parmelin sur l'initiative sur le matériel de guerre par 167 voix et 1 abstention.

Le Vaudois a dénoncé un projet «excessif, inutile, irréaliste et inefficace» qui mettrait en péril l'économie et la place financière du pays. Il a aussi rappelé qu'en Suisse, la législation régissant les exportations de matériel de guerre est déjà très stricte.

Résolution contre l'accord-cadre

Lors de cette assemblée, les délégués ont aussi soutenu par 148 oui et 7 non une résolution contre l'accord-cadre institutionnel avec l'Union européenne. Le devoir du Conseil fédéral est de «dire poliment, mais fermement à l'UE que la Suisse n'entend pas abandonner sa souveraineté», a lancé d'entrée le président de l'UDC Marco Chiesa. Et de dénoncer à plusieurs reprises «ce traité de soumission».

La campagne contre ce texte, qui n'est autre qu'«une attaque frontale contre notre souveraineté», sera «la mère de toutes les batailles», lui a fait écho le conseiller national zurichois Roger Köppel.

Pour ce dernier, les autorités politiques suisses doivent cesser de «croire naïvement que l'UE est intéressée à entretenir des relations sur un pied d'égalité avec la Suisse. La réalité est que l'UE veut commander et faire obéir la Suisse; or l'accord-cadre lui en donne précisément les moyens».

L'autre sujet largement thématisé de cette journée a été la loi «socialo-écologiste» sur le CO2. Le parti soutiendra le référendum contre ce texte «complètement raté» qui ponctionnera «encore plus la classe moyenne qui travaille durement», a répété le président du parti Marco Chiesa.

Coronavirus aussi évoqué

Le coronavirus, qui a poussé le parti à organiser sa rencontre en ligne plutôt qu'à Brigue, n'a pas été oublié. L'UDC «continuera de s'engager pour la protection des groupes à risques, mais toujours dans le cadre de notre système fédéraliste», a souligné Marco Chiesa. Pour le Tessinois, les cantons doivent assumer leurs responsabilités sans tout déléguer à la Confédération, et les citoyens doivent être conscients des leurs.

«Nous devons apprendre à vivre avec le virus jusqu'à ce qu'on ait un vaccin», a-t-il lancé. De son côté, le conseiller fédéral Ueli Maurer a appelé à mettre en balance les trois piliers que sont la santé, l'économie et la vie sociétale afin de prendre les meilleures décisions possibles.

Bien sûr, les aspects sanitaires sont importants, mais «il ne faut pas perdre de vue les coûts», a-t-il indiqué. Et d'ajouter: «tout le monde n'en est pas encore conscient, mais les conséquences économiques de la pandémie se feront sentir pendant des années». Selon lui, les effets sur la santé psychique et physique, en raison d'un manque d'activités et d'interactions en société, ne doivent pas non plus être ignorés.

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