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RDC Un ex-enfant soldat honoré à Genève

Il a été contraint de participer aux horreurs de guerre en RDC comme enfant-soldat, avant de s'engager pour les orphelins du conflit. Gênant pour le pouvoir, Junior Nzita Nsuami a été protégé par la Suisse en 2016. Il sera honoré le 13 novembre à Genève par un prix.
«La Suisse m'a sauvé», dit-il dans un entretien accordé vendredi à Keystone-ATS. Face aux menaces que des proches de l'ex-président Joseph Kabila font peser sur lui, elle sera le premier pays où il trouvera refuge. Sans elle, «je serais décédé», dit-il.
En République démocratique du Congo (RDC), deux représentants suisses ont notamment aidé M. Nzita. Celui-ci a bénéficié d'une protection et un dispositif était prêt pour l'accueillir en sécurité en cas de besoin.
Il y a cinq ans, M. Nzita, aujourd'hui âgé de 35 ans et réfugié au Canada, est déjà connu au moment où un autre ancien enfant-soldat le contacte. Après avoir été démobilisé en 2006, dix ans après avoir été kidnappé et contraint de combattre pour l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), il avait décidé de s'engager auprès des orphelins de guerre.
Il a lancé en 2010 son association «Paix pour l'enfance» qui encadre aujourd'hui à Kinshasa, grâce au financement notamment de la Suisse et aux recettes de son livre, près de 150 jeunes que M. Nzita appelle «ses enfants». Devenu ambassadeur de l'ONU sur la question des enfants-soldats en 2013, il rencontre alors des dirigeants dont le président américain Barack Obama.
Refus lancé contre le régime
Ce mandat gêne «le système en place qui a cherché à me nuire», estime aujourd'hui l'activiste. Plus largement, «la société n'était pas prête à recevoir des enfants à qui ont avait donné es armes», dit-il.
Le Congolais a participé à des exactions, «inconscient» de ses actes avec des armes «qui m'ont été mises dans les mains». Il a aussi été proche de l'actuel ministre de la défense. Il en sait beaucoup sur les AFDL qu'il accuse de crimes contre l'humanité.
Contre deux millions de dollars, le pouvoir lui demande alors, au travers de l'homme qu'il a envoyé auprès de lui, de lancer une milice constituée d'enfants-soldats au Katanga. Et d'accuser le gouverneur de la région et principal opposant de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, d'en être responsable.
Suivi par des hommes proches de l'ex-président, M. Nzita refuse de faire subir à d'autres enfants la situation à laquelle il a été confrontée. Il est encore davantage convaincu lorsqu'un représentant suisse lui affirme qu'il «détruira» ses engagements depuis des années s'il accepte.
Soutien par un médecin suisse retraité
M. Nzita arrive en Suisse dans les premiers mois de 2016. Quelques semaines plus tard, en mai, M. Katumbi est candidat à la présidentielle et, après la répression policière contre l'un de ses rassemblements, est accusé d'avoir préparé un coup d'Etat. Il dénonce un procès politique et, blessé par la police alors qu'il a été entendu au tribunal, il est évacué et finira par rejoindre la Belgique.
M. Nzita, désormais au Canada, souhaiterait retourner en RDC, mais la situation ne le permet pas malgré l'élection il y a moins d'un an de Félix Tshisekedi comme nouveau chef de l'Etat. «C'est trop dur pour moi de ne pas revoir les enfants» que son association soutient, affirme avec des larmes ce père d'une petite fille.
Il travaille dans l'agriculture et vient régulièrement en Suisse où le financement d'un médecin retraité lui permet d'être suivi par un spécialiste. Il a donné des conférences dans une dizaine de pays, notamment en Colombie récemment auprès d'anciens enfants-soldats. Un centre de santé pourrait être lancé en RDC, avec l'assistance d'une entreprise vaudoise.
M. Nzita va être honoré d'un prix international pour ses efforts favorables à la paix et la société. Une cérémonie est prévue samedi, à laquelle il participera par vidéo, mais il a demandé à ce que celui-ci lui soit remis en Suisse. Il doit le recevoir dans moins de deux semaines à Genève. Et veut poursuivre ses rencontres avec les populations de plusieurs pays.
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