Histoire des femmesUn livre célèbre 100 femmes qui ont fait Lausanne
ll, ats
25.2.2021 - 16:02
Un livre retrace la vie de 100 femmes qui ont marqué de leur empreinte la ville de Lausanne. L'ouvrage, très accessible, est largement illustré par la dessinatrice Hélène Becquelin. Il sort de presse lundi.
Le destin de ces femmes fait écho aux débats actuels sur la place des femmes et leur reconnaissance par la société, explique jeudi la ville dans un communiqué. L'ouvrage a été réalisé par un groupe d'expertes sous la houlette de la déléguée à l'égalité de la ville.
Ces courts récits, faciles à lire, illustrent les obstacles auxquels ces femmes se sont heurtées en raison de leur genre. Mais aussi leurs succès. L'ouvrage s'ouvre avec Elisa Serment (1865-1957), garde-malade diplômée de La Source devenue une pionnière féministe.
De Jaquette de Clause (XVe siècle) à Mère Sofia, les personnalités choisies sont toutes décédées. On n'y trouvera donc pas certaines figures plus récentes, comme Yvette Jaggi. Ces femmes sont nées à Lausanne, y ont vécu ou ont fait rayonner la ville dans le monde.
Gravir des montagnes
Parmi les militantes, Antoinette Quinche (1896-1979) s'engage en faveur du suffrage féminin, accordé en 1959 dans le canton de Vaud. Elle entre en pionnière au Collège classique cantonal: il est réservé aux garçons, jusqu'à ce que son père exige de voir le règlement interdisant à une fille de suivre les cours: il n'y en a pas. En 1923, elle et Linette Combe sont les premières Vaudoises à obtenir un doctorat en droit de l'Université de Lausanne.
Dans un autre registre, Henriette d'Angeville (1794-1871) s'attaque à un bastion masculin: l'alpinisme. Elle est la première femme à avoir gravi le Mont-Blanc et à avoir elle-même financé et organisé son expédition. Elle tiendra un journal toute sa vie, dont le dernier tome est conservé au Musée historique de Lausanne.
Tennis ou pédagogie
Lolette Payot (1911-1988) était la meilleure joueuse de tennis de l'histoire suisse avant l'arrivée de Martina Hingis. Classée deux fois au quatrième rang mondial, elle a des parents qui géraient le club de Montchoisi, où elle enseignera. Le livre revient aussi sur des parcours de scientifiques, philanthropes, artistes ou pédagogues.
Cet ouvrage de 150 pages s'inscrit dans un projet de valorisation des femmes dans la mémoire collective, car trop souvent, l'espace public a été pensé par et pour les hommes. Plusieurs de ces femmes font déjà ou feront l'objet d'une visibilisation dans la ville par la pose de plaques commémoratives ou l'attribution de noms de rues, annonce la ville.