Très haute surveillance Un sommet exceptionnel Biden-Poutine

tb, ats

11.6.2021 - 17:49

Keystone-SDA, tb, ats

Même si Genève a l'habitude d'accueillir des chefs d'Etat, la rencontre au sommet, mercredi, entre le président russe Vladimir Poutine et le président des Etats-Unis Joe Biden, représente un défi sécuritaire de taille XXL. Environ 4000 personnes sont mobilisées.

Le Colonel Pierre-Yves Eberle, Chef de la centrale des operations des Forces aeriennes, le Divisionnaire Yvon Langel et le commandant de la division territoriale 1 lors d'une conference de presse sur les enjeux securitaires a l'occasion du sommet entre Joe Biden, president des USA, et de Vladimir Poutine, president de la Russie, prevu le 16 juin a Geneve. (KEYSTONE/Martial Trezzini)
Le Colonel Pierre-Yves Eberle, Chef de la centrale des operations des Forces aeriennes, le Divisionnaire Yvon Langel et le commandant de la division territoriale 1 lors d'une conference de presse sur les enjeux securitaires a l'occasion du sommet entre Joe Biden, president des USA, et de Vladimir Poutine, president de la Russie, prevu le 16 juin a Geneve. (KEYSTONE/Martial Trezzini)
KEYSTONE

«Le défi posé à la police genevoise était de préparer le dispositif en un temps très court, soit un peu plus de deux semaines», a relevé la commandante Monica Bonfanti. Elle a dévoilé vendredi dans le parc La Grange transformé en camp retranché l'ampleur des moyens engagés.

Le sommet rassemblera des délégations allant de 600 à 800 personnes ainsi que 3000 journalistes. Il fallait trouver un équilibre entre la sécurisation du sommet et la sécurité de la population, tout en remplissant les standards internationaux liés à un événement d'une telle envergure, a ajouté la commandante Bonfanti.

La police genevoise doit assurer la sécurité sur plusieurs sites et garantir la sécurité des déplacements des délégations. Des zones vont devenir interdites. Le pourtour de la rade de Genève sera ainsi bouclé le 16 juin, de 04h00 à minuit. Il en sera de même pour les abords de l'hôtel Intercontinental, du 15 juin au 17 juin, au matin.

Renforts

Près de 95% des effectifs totaux de la police cantonale sont mobilisés, soit environ 2000 personnes, a précisé le lieutenant-colonel François Waridel, chef des opérations de la police genevoise. Les forces de l'ordre seront épaulées par 900 renforts des polices de tous les cantons, sans oublier la protection civile et les agents municipaux et la police française.

La police genevoise reçoit aussi l'appui de l'armée qui mobilise 1000 hommes pour ce sommet. Les forces aériennes apportent un appui subsidiaire et protègent l'espace aérien qui sera temporairement réduit du 15 au 17 juin dans un rayon de 50 kilomètres et jusqu'à 6000 mètres. Les vols commerciaux à destination de l'aéroport de Genève ne sont pas concernés.

Menaces

L'armée assure également un soutien logistique au sol et sur le lac et engage un bataillon sur le site de l'aéroport. Les soldats sont en charge de la protection des ambassades et des missions diplomatiques. Un dispositif de défense sol-air a été déployé sur le territoire du canton.

Les collaborateurs de l'office fédéral de la police (fedpol) sont également fortement sollicités. Ce rendez-vous diplomatique est en effet placé «sous un niveau élevé de menace», a relevé Stéphane Theimer, vice-directeur de fedpol. Cette menace est déterminée en regard des hôtes, du contexte politique des pays, de leurs relations et du contexte local.

Climatisation en sous-sol

Les préparatifs allaient bon train vendredi à la Villa La Grange où tout doit être ripoliné et adapté pour les hôtes de marque. Des changements ont été apportés dans toutes les pièces de cette bâtisse édifiée au 18e siècle. Il a ainsi fallu abaisser un lustre dont la hauteur initiale ne convenait pas à une des délégations. L'argenterie a aussi dû être évacuée à la demande des hôtes.

Des mesures de protection patrimoniale des oeuvres qui se trouvent dans l'édifice ont été prises. Ainsi, une soixantaine d'objets, principalement des meubles et des livres, ont été sortis de la Villa La Grange pour être entreposés dans un dépôt sécurisé. Il s'agit non seulement de les préserver mais aussi de libérer de l'espace.

A la demande des délégations, un système de climatisation a pu être installé dans cette bâtisse classée. Les ouvriers ont utilisé les grilles d'aération d'origine au sol rendant le dispositif invisible. Le système assure une température entre 18 et 19 degrés idéale pour les échanges diplomatiques et la conservation des oeuvres.