A Genève, plus de 2'000 personnes se sont rassemblées dimanche après-midi sur la Plaine de Plainpalais pour protester contre les inégalités femmes-hommes. A 15h24, un cri féministe a retenti pendant plusieurs minutes.
Un an après le raz-de-marrée violet qui avait déferlé sur Genève, les femmes ont répondu présentes dimanche. Beaucoup avaient ressorti les pancartes, les banderoles et les t-shirt de 2019. «Fortes, fières, féministes et en colère», a scandé la foule sous un soleil de plomb.
Cette journée de revendication a débuté par une échappée féministe à travers la ville. Les organisatrices avaient prévu cette version décentralisée de la mobilisation afin de respecter les mesures sanitaires. Au total, seize stands et expositions étaient disséminés, représentant les revendications féministes.
Parmi celles-ci, la liberté de disposer de son corps. «Nous en faisons une interprétation large, en y incluant la justice reproductive, le droit à la PMA ou encore la liberté de l'expression de genre», a relevé Inès El-Shikh, membre du collectif les Foulards violets qui rassemble des musulmanes féministes.
Devant l'Horloge fleurie, où les syndicats mettaient en lumière la revalorisation salariale, quatre retraitée discutent. Militantes de longue date, ces amies sont là «pour que l'on oublie pas la cause féministe». «On a vu qui fait tourner le monde pendant la crise du Covid-19», relèvent-elles.
Profonde colère
Une autre retraitée les rejoint. Ruth Dreifuss, l'ancienne présidente de la Confédération, tout de violet vêtue, est admirative du travail réalisé par les organisatrice. «Les revendications s'approfondissent, du coup la colère aussi», a-t-elle indiqué à Keystone-ATS.
Mais c'est la jeune génération qui était aux avant-postes de cette journée de mobilisation. A l'instar, de trois adolescentes de 13 à 14 ans qui ont relié les différents postes en roller. «On en a marre des remarques sexistes à l'école et des clichés qui imposent les tâches domestiques aux femmes», expliquent les trois copines.
Vers 14h00 les stands se sont vidés et les manifestantes ont convergé vers la Plaine de Plainpalais. Il était prévu de former une file d'attente en respectant les 2 mètres de distance afin de symboliser la longue lutte pour le droit des femmes.
Un Centre féministe
Mais au final, cette file s'est transformée en un cortège tournant autour d'un espace délimité par des rubans. Les organisatrices ont appelé au respect des distances. Le port du masque était fortement recommandé mais peu pratiqué.
Les manifestants se sont ensuite regroupés autour de la sono au centre de la Plaine. Après la lecture des seize revendications, soit quinze revendications nationales et une revendication exclusivement genevoise qui concerne la création d'un Centre féministes aux Grottes, la chorale Nana'n'Air a chauffé la foule.
A 15h24 précises, heure à laquelle les femmes ne sont plus payées étant donné l'écart salarial de 20% avec les hommes, un énorme cri a rententi. Pendant plusieurs minutes, les manifestants ont fait éclater leur colère. La foule s'est ensuite dispersée dans le calme.