EnvironnementLes déplacements du Vaudois moyen polluent dix fois trop
fasc, ats
13.2.2021 - 12:07
Une étude passe au crible la mobilité des Vaudois: en dix ans, ils ont pris l'habitude de se déplacer plus souvent et plus loin, selon les chiffres de 2005 et de 2015. Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé à une tonne de CO2 par personne, un Vaudois moyen devrait diviser ses émissions liées à la mobilité par dix.
La mobilité annuelle des vaudois a fortement évolué depuis 2005, relève le bureau d'étude 6t. Selon leur enquête réalisée pour le canton de Vaud et citée samedi par le journal 24 heures, les Vaudois se déplacent plus souvent, et sur de plus longues distances qu’auparavant.
En 2015, bien avant la crise du coronavirus, le Vaudois moyen a parcouru 26'656 km, soit une hausse de 36% par rapport à 2010. Il a ainsi consommé 64 GJ d’énergie, soit 4,3 tonnes de CO2, 11 kg d’oxyde d’azote et 0,96 kg de particules fines (PM10), pour ses seuls besoins en mobilité, estime l'étude.
Les déplacements liés aux loisirs, comme aller au restaurant, ont le plus augmenté entre 2010 et 2015 (+8%). Les distances totales parcourues pour ces motifs ont cru de 48%.
Après les loisirs, ce sont les achats et la consommation de services qui ont entraîné le plus de déplacements en 2015. La distance moyenne s’est cependant réduite, impliquant des déplacements plus fréquents mais moins loin.
Plus loin grâce à l'avion
La distance moyenne parcourue lors de voyages avec nuitées s'est allongée, en particulier pour ceux effectués à l'étranger (+71%) entre 2010 et 2015. Cette croissance conséquente de la mobilité longue distance observée est en très grande partie due à l’usage croissant de l’avion, relève l'étude.
En 2015, un Vaudois moyen parcourait 10'687 km en avion, soit 6158 km de plus qu’en 2010. Ceci représente une augmentation de 136% des distances parcourues en avion en 5 ans, et de 227% depuis 2005. En comparaison, les distances parcourues en train n’ont augmenté que de 9% entre 2010 et 2015.
La croissance des distances parcourues à l'étranger par les Lausannois est supérieure aux autres villes suisses. Elle est passée de 4'005 km en 2010 à 14'365 km en 2015, soit une hausse de 259%. Durant cette même période, elle a augmenté de 34% à Genève, passant de 9'247 km à 12'362 km.
Ville plus compacte
Pour réduire l'impact environnemental de la mobilité, l'étude recommande de «privilégier la compacité des territoires», soit d'éviter l'étalement urbain afin de réduire les distances entre le logement et les activités.
La réduction du parc automobile est aussi évoquée, tout comme le développement d'alternatives aux transports individuels motorisés. Pour les trajets longue distance, la régulation transport aérien et le développement de lignes de trains de nuit sont encouragés.