Sondage SSRVotations fédérales: vers un «oui» au congé paternité et à loi sur la chasse
ATS
21.8.2020
Une majorité de la population suisse accepterait le congé paternité, la révision de la loi sur la chasse et le relèvement des déductions pour enfants, soumises à votation le 27 septembre. C'est ce qu'indique un sondage de gfs.bern réalisé entre le 3 et le 17 août.
Comme le non à l'initiative de limitation, le oui au congé paternité payé aurait été particulièrement marqué si la population avait voté début août, indique l’Institut de recherche vendredi.
La loi sur la chasse et le relèvement des déductions pour enfants de l'impôt fédéral auraient fait l'objet de plus de réticences mais auraient aussi été adoptés.
Congé paternité
Une majorité claire de 63% des sondés entendait "fermement" ou "plutôt" voter pour l'introduction d'un congé paternité payé de deux semaines. 35% se sont dit plutôt ou clairement contre. 2% seulement étaient encore indécis.
Les seuls groupes sociétaux à avoir refusé le congé paternité jusqu'ici sont l'électorat UDC (à 66%), les milieux qui ne font pas confiance au gouvernement (56%) et les personnes détenant un niveau d'éducation réduit. Seules 46% de ces dernières l'approuvent.
Les partisans des Verts et du parti socialiste sont ceux qui le soutiennent le plus, à 89 et 88% respectivement.
Résistance en Suisse alémanique
L'approbation est la plus forte en Suisse francophone (78%), suivie de la Suisse italophone (72%). L'approbation est aussi majoritaire en Suisse germanophone (59%), mais c'est là que la résistance envers le projet de loi est la plus forte.
Hommes et femmes veulent adopter le congé paternité payé, mais les femmes plus que les hommes (67% contre 60% sont plutôt/fermement pour). L'approbation diminue avec l'âge (18-39: 77%, 40-64: 63%, 65+: 54% plutôt/fermement pour).
L'argument des opposants affirmant qu'un congé de paternité payé revient trop cher ne convainc pas: 54% des sondés sont plutôt ou absolument pas d'accord. Même chose pour celui selon lequel un congé paternité n'est pas nécessaire vu que tout le monde peut prendre des vacances (59% plutôt/absolument pas d'accord).
Courte majorité pour la loi sur la chasse
Concernant la révision de la loi sur la chasse, les intentions de vote début août révèlent une courte majorité de 54% d'électeurs désirant fermement ou plutôt voter oui. 26% penchent du côté du non.
A noter que 10% des électeurs ayant une intention ferme de participer sont encore irrésolus. Si l'on compare avec la situation en mars, le camp du oui s'est très légèrement étoffé dans l'erreur inhérente à l'échantillon.
Pas d'unanimité au sein des partis
Comme il faut s'y attendre, les sympathisants du PS et des Verts soutiennent la position anti-loi de la chasse du comité référendaire composé de milieux écologistes. Toutefois, plus d'un tiers des sympathisants des Verts et des socio-démocrates sont actuellement en faveur de la révision.
Inversement, les sympathisants de l'UDC, du PLR et du PDC veulent en majorité voter pour le projet de loi, mais environ respectivement un tiers veut voter contre la loi sur la chasse.
Un début de creusement de fossé ville/campagne est détectable: surtout en milieu rural, le camp du oui part avec une avance confortable. En milieu urbain, le oui n'est majoritaire que de justesse. Cela vaut également pour les intentions de vote des femmes qui sont 51% à vouloir fermement ou plutôt voter oui, contre 58% des hommes.
Déductions pour enfants
Les déductions fiscales pour enfants rassembleraient elles de justesse une majorité de voix: 51% des sondés déposeraient un oui dans l'urne, contre 43% un non. Il y a encore 6% d'indécis.
Dans le camp de la gauche et des Verts, les majorités d'approbation déclinent et ne représentent plus qu'un mince oui. Même chose chez les Indépendants. Les intentions de vote des électorats du centre s'avèrent stables du côté du oui. Les électeurs proches de l'UDC sont eux nettement pour le non.
Les moins de 65 ans veulent voter oui (18-39: 58%, 40-64: 53%, 65+: 44% plutôt/fermement pour). Même chose pour les groupes détenant un niveau d'éducation et des revenus élevés (niveau d'éducation réduit: 43%, moyen: 47%, élevé: 54% plutôt/fermement pour).
Sur tout le territoire, les tendances évoluent en défaveur du projet de loi, plus nettement toutefois en Suisse francophone et italophone qu'en Suisse germanophone.
Ce sondage a été réalisé auprès de 29'540 titulaires du droit de vote. La plage d'erreur statistique est de +/- 2,9 pour cent.