Verdict le 9 juin Vote dans un mois à l'ONU sur la Suisse au Conseil de sécurité

sn, ats

8.5.2022 - 14:49

La Suisse saura dans un mois si elle rejoint pour la première fois le Conseil de sécurité, l'organe le plus important de l'ONU. Les 193 Etats membres voteront le 9 juin à New York pour attribuer l'un des sièges non permanents. La Suisse est quasiment assurée d'être élue.

Depuis de nombreuses années, le Conseil fédéral a fait l'analyse qu'une participation au Conseil de sécurité ne contrevenait pas à la neutralité suisse.
Depuis de nombreuses années, le Conseil fédéral a fait l'analyse qu'une participation au Conseil de sécurité ne contrevenait pas à la neutralité suisse.
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Seule candidate avec Malte pour le bloc d'Europe occidentale, elle devrait sauf surprise s'emparer de l'un des deux mandats promis à cette région pour 2023 et 2024. L'élection est anonyme et un Etat doit recueillir deux tiers des voix.

Berne avait lancé sa candidature dès 2011. Si le gouvernement et le Parlement sont unis derrière celle-ci, l'approche n'a pas été exempte de divisions sur le plan interne.

L'UDC a tenté jusqu'au bout de s'opposer à cette entrée dans l'organe exécutif de l'ONU pour des raisons de neutralité. Après le Conseil national, le Conseil des Etats avait rejeté clairement il y a deux mois une motion qui exigeait de renoncer.

Compatible avec la neutralité

Depuis de nombreuses années, le Conseil fédéral a fait l'analyse qu'une participation au Conseil de sécurité ne contrevenait pas à la neutralité suisse.

Le président de la Confédération Ignazio Cassis a répété à plusieurs reprises qu'un mandat de deux ans dans cet organe était dans l'intérêt de la Suisse. Il a promis devant le Conseil des Etats que Berne sera la voix des minorités et des compromis. Et le pays pourra mettre de nombreuses compétences en avant qui seront utiles au Conseil de sécurité.

La candidature helvétique a pris de l'importance avec la guerre en Ukraine. La Russie, qui fait partie des cinq membres permanents de l'organe exécutif, pourrait vouloir la torpiller après la reprise des sanctions contre elle par la Suisse. Mais ces derniers mois, aussi bien à New York que devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Moscou s'est trouvée bien seule.

Outre la Russie, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine sont membres permanents et peuvent s'appuyer sur un droit de veto. La Suisse viendrait elle remplir les rangs des dix Etats non permanents.

Effet attendu pour la Genève internationale

Ces dernières années, le président de la Confédération et plusieurs acteurs avec lui ont régulièrement mis en avant l'importance d'un siège suisse au Conseil de sécurité pour la Genève internationale. Dans sa brochure pour les autres Etats, la Suisse revendique de constituer «un plus pour le multilatéralisme». Elle rappelle dans ce cadre l'importance de Genève pour les pourparlers et les questions de santé, humanitaires, de désarmement ou encore de droits humains.

Le Canton affirmait lui il y a quelques mois à Keystone-ATS que «la Genève internationale a toujours un rôle de premier plan à jouer». Le décalage observé entre New York et le Conseil des droits de l'homme à Genève pourrait diminuer. Un effort que la Suisse mène depuis plusieurs années, indépendamment de cette candidature onusienne.

La plupart des acteurs estiment que l'approche suisse sur la Russie ne devrait pas affecter l'attractivité du pays et de la Genève internationale pour ses bons offices.