"Menace d'une guerre totale" Washington ravive le spectre de la Guerre froide

ATS

20.1.2022 - 18:50

Le ministre russe des affaires étrangères Sergeï Lavrov sera vendredi à Genève pour discuter du dossier ukrainien.
Le ministre russe des affaires étrangères Sergeï Lavrov sera vendredi à Genève pour discuter du dossier ukrainien.
ATS

La Russie, qui a massé des milliers de soldats à la frontière ukrainienne, prend le risque de raviver le spectre de la Guerre froide, ont prévenu jeudi les Etats-Unis. Ceux-ci ont menacé à nouveau Moscou de représailles en cas d'incursion.

20.1.2022 - 18:50

Toute violation par la Russie de la souveraineté territoriale de l'Ukraine «nous ramènerait à une époque bien plus dangereuse et instable, lorsque ce continent était divisé en deux, (...) avec la menace d'une guerre totale planant au-dessus de la tête de chacun», a lancé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Le diplomate a fait ce parallèle depuis Berlin, ville coupée en deux par un Mur pendant près de 30 ans, où il a mené jeudi des pourparlers avec ses alliés européens, à la veille d'une rencontre cruciale à Genève avec les Russes.

La Russie a déployé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, laissant craindre une invasion. Tout en niant un quelconque projet d'attaque, le Kremlin martèle qu'une désescalade passe par des garanties écrites pour sa sécurité.

Fermeté

M. Blinken et les alliés occidentaux des Etats-Unis ont affiché en retour leur fermeté.

«Tout» franchissement de la frontière ukrainienne par la Russie entraînerait une réaction «rapide et sévère» des Etats-Unis, a prévenu Antony Blinken.

Pour montrer l'unité des Occidentaux face à la menace russe, la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a elle assuré que les Etats-Unis et leurs alliés n'hésiteraient pas à agir, même si des représailles devaient avoir des «conséquences économiques» pour l'Europe.

Antony Blinken espère encore trouver une porte de sortie diplomatique aux tensions croissantes entre Kiev et Moscou.

Mercredi, lors d'une visite de soutien à Kiev, il avait exhorté Vladimir Poutine à choisir une «voie pacifique».

Mais la Russie a répliqué en annonçant jeudi le lancement d'opérations navales tous azimuts, du Pacifique à l'Atlantique en passant par la Méditerranée, impliquant 140 navires de guerre et 10'000 hommes.

A Genève vendredi

Un précédent cycle de pourparlers la semaine dernière en Europe n'avait permis que de constater le fossé séparant Moscou et les Occidentaux.

M. Blinken avait souligné mercredi qu'il ne présenterait «pas de document» lors de sa rencontre vendredi à Genève avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

«Nous devons voir où nous nous situons et s'il reste des opportunités de poursuivre la diplomatie», a-t-il dit, précisant que certaines exigences russes étaient «clairement, absolument, vouées à l'échec», comme l'engagement à ne jamais élargir l'Otan à l'Ukraine.

ATS