Malgré les pressions de TrumpLa Fed laisse ses taux inchangés devant marché du travail «solide»
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29.1.2025 - 23:34
La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi qu'elle laissait ses taux inchangés, conformément aux attentes des marchés. Cela en dépit des pressions du président Donald Trump pour qu'ils baissent «immédiatement».
La Fed estime que le marché du travail se montre «solide» (archives).
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Keystone-SDA, st
29.01.2025, 23:34
ATS
Pour sa première décision sous le nouveau mandat de Donald Trump, la banque centrale américaine a décidé à l'unanimité de maintenir ses taux d'intérêt dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
«Le taux de chômage s'est stabilisé à un bas niveau ces derniers mois, et le marché du travail reste solide», indique la Fed dans un communiqué.
L'institution n'a pas besoin «d'agir dans la précipitation» et d'abaisser davantage ses taux, alors que l'économie des Etats-Unis, et tout particulièrement son marché de l'emploi, reste solide, a estimé le président de la Fed, Jerome Powell, en conférence de presse.
Interrogé sur les déclarations du chef de l'Etat américain, M. Powell a refusé de «répondre ou commenter d'une manière ou d'une autre». «Ce ne serait pas approprié que je le fasse», a-t-il dit. «Le public doit être certain que nous continuerons notre travail tel que nous l'avons toujours fait», a-t-il ajouté. M. Powell était devenu président de la Fed en 2018, après que M. Trump l'eut proposé à ce poste sous son premier mandat.
Dans le même temps, la banque centrale relève que l'inflation reste «quelque peu élevée», au-dessus de la cible de 2% fixée par l'institution monétaire.
Selon ses statuts, la Réserve fédérale doit chercher en permanence un équilibre pour que l'économie soit la plus proche du plein emploi possible, avec une inflation stable et modérée.
En l'absence de signe de faiblesse du marché du travail, elle n'est pas pressée de baisser davantage ses taux d'intérêt pour donner un coup de fouet à l'activité économique.
Ses taux guident le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers.
Influence de Trump
A peine revenu à la Maison Blanche, le chef de l'Etat et magnat de l'immobilier a «exigé» la semaine dernière que les «taux d'intérêt baissent immédiatement».
«Je les laisse faire, mais si je ne suis pas d'accord, je le ferai savoir», a-t-il prévenu, assurant qu'il s'y connaissait mieux en taux d'intérêt «que celui qui en est le principal responsable» – une référence directe à Jerome Powell. Le président américain a par ailleurs indiqué qu'il échangerait avec M. Powell «au bon moment».
Le pouvoir exécutif propose les candidats aux postes les plus hauts de la Fed, mais il n'a pas la possibilité de mettre fin prématurément à leurs fonctions, une condition nécessaire pour préserver l'indépendance de l'institution vis-à-vis du pouvoir politique.
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait lui-même proposé que M. Powell devienne président de la Fed.
«Ambiguïté»
Les acteurs de la finance s'attendaient à voir les taux directeurs demeurer à leur niveau actuel.
D'autant que les responsables de la Fed naviguent à vue en attendant que les promesses de campagne de Donald Trump soient – ou non – mises en place et de pouvoir jauger leur incidence sur la vie des Américains.
Selon Mark Zandi, de Moody's, «la Fed ne bougera pas tant qu'elle n'aura pas plus de visibilité sur les politiques économiques du gouvernement Trump».
«Trump colle à son scénario, qui implique beaucoup d'ambiguïté et de mise en scène. (...) C'est vraiment difficile de savoir ce que le président va faire, quand, et comment», avait estimé l'économiste auprès de l'AFP, avant la décision de la Fed.
«Le plus intéressant à suivre, ce sera la manière dont Jerome Powell répondra aux questions sur les déclarations de Donald Trump et sa volonté de voir les taux baisser», avait déclaré à l'AFP Sam Stovall, analyste au cabinet CFRA Research.
«On s'attend à ce que M. Powell dise que les taux baisseront [à l'avenir], et c'est à peu près tout», avait-il ajouté.
Le président républicain s'est engagé pendant la campagne à rendre du pouvoir d'achat aux Américains, essorés par plusieurs années de forte inflation.
Il a dans le même temps promis des mesures jugées de nature à relancer l'inflation par de nombreux experts: droits de douane sur tous les produits entrant aux Etats-Unis, baisses d'impôts, expulsions massives de sans-papiers (qui pourraient avoir un impact en réduisant la main-d'oeuvre disponible).
La banque centrale avait systématiquement abaissé ses taux lors de ses trois dernières réunions, pour un total d'un point de pourcentage.
Les taux avaient auparavant plafonné pendant plus d'un an entre 5,25 et 5,50%, un niveau élevé pour juguler la forte inflation post-pandémie de Covid-19.