Bourse suisse Le SMI se hisse dans le vert au terme d'une année difficile

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21.12.2023 - 12:59

La Bourse suisse, à l'aune de son indice vedette SMI, est parvenue à se hisser dans le vert au terme d'une année tumultueuse, marquée par la disparition de Credit Suisse et la hausse des taux.

L'année boursière aura vécu un cataclysme avec la disparition de la banque Credit Suisse, figure historique de la place financière helvétique (archives).
L'année boursière aura vécu un cataclysme avec la disparition de la banque Credit Suisse, figure historique de la place financière helvétique (archives).
ATS

Keystone-SDA, cf

Depuis janvier, le Swiss Market Index (SMI) qui regroupe les 20 plus importantes cotations de la place zurichoise, a gagné un peu moins de 4%, se hissant de 10'737 points début 2023 à actuellement 11'171 points (cours de mercredi après-midi). L'indice phare est donc encore plus qu'éloigné du plus haut historique de 12'997 points atteint le 3 janvier 2022.

En comparaison internationale, le SMI a fait pâle figure cette année. A Wall Street, le Dow Jones Industrial affiche une progression de 12% et l'indice des valeurs technologiques Nasdaq une envolée de 42% depuis le début 2023. Sur les places européennes, le Dax a enregistré un bond de 20% à Francfort, le CAC 40 +14,9% à Paris et le FTSE 100 un modeste +1,6%.

Avec les trois poids lourds Roche, Novartis et Nestlé, qui représentent à eux seuls deux tiers de la capitalisation totale des sociétés cotées au SMI, ce dernier a eu du mal à suivre. Le bon de jouissance Roche a en effet perdu presque 16% et Nestlé a abandonné près de 10% de sa valeur. La progression de 7% enregistrée par Novartis n'a pas suffi à compenser cette tendance négative.

L'année boursière aura vécu un cataclysme avec la disparition de la banque Credit Suisse, figure historique de la place financière helvétique. Après moults scandales et déconvenues, l'établissement fondé en 1856 par Alfred Escher a été sauvé de la faillite avec un rachat par sa rivale UBS, ordonné le 19 mars par les autorités fédérales. Le lendemain, l'action avait rejoint le rang des «penny stock» avec une valeur de seulement 68 centimes. La nominative a finalement été décotée de SIX le 14 juin.

A l'inverse, le titre UBS a profité des déconvenues de sa feu voisine de la Paradeplatz, bondissant de 52% depuis le début de l'année.

La plupart des intervenants avaient démarré l'année boursière du mauvais pied et «s'attendaient à une récession qui n'est pas venue», a indiqué à l'agence AWP Remo Rosenau, analyste en chef à la Helvetische Bank. Les espoirs de voir les taux directeurs reculer à court terme ont par ailleurs été déçus.

L'indice général Swiss Performance Index (SPI) n'a pas fait beaucoup mieux avec une progression de 6% depuis janvier, alors que le Swiss Leader Index (SLI), qui réunit les 30 plus grandes cotations de la Bourse suisse, a affiché un peu plus d'allant (+8,7%).

Théorie de début d'année

Au niveau des titres, le fabricant d'équipements pour pompes à vide VAT Group présente pour l'heure la meilleure performance avec une envolée de 64,4%. Le gestionnaire d'actifs Partners Group (+50,7%) et Logitech (+42,2%), ainsi que le géant des matériaux de construction Holcim, le groupe d'électrotechnique ABB et le logisticien Kühne+Nagel (tous les trois +30%) figurent aussi parmi les actions plébiscitées par les intervenants.

Parmi les plus mauvaises performances des «blue chips» figurent l'action au porteur du groupe pharmaceutique Roche (-27%) et le titre du fournisseur pharma Lonza (-23%).

Pour les petites cotations, le laboratoire Kuros Bioscience (+147%) et la pharmacie en ligne DocMorris (+162%) ont brillé.

Concernant 2024, «l'année prochaine pourrait être d'une toute autre nature et apporter de nouvelles surprises», anticipe John Plassard de Mirabaud Banque. L'expert de la banque genevoise cite la dernière enquête Markets Live Pulse de Bloomberg, selon laquelle l'indice S&P 500 atteindra un niveau record en 2024, les Etats-Unis évitant de sombrer en récession.

D'après cette étude, plus des deux tiers des personnes interrogées ont indiqué qu'elles ne considéraient pas un atterrissage brutal de l'économie comme le principal risque pour les marchés. La majorité d'entre elles s'attend à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) commence à réduire ses taux d'intérêt avant juillet.

Parmi les diverses théories boursières, M. Plassard retient la suivante: «Si les cinq premières séances de l'année sont bonnes, historiquement cela est généralement synonyme d'une excellente année (comme en 2003). A l'inverse, si les cinq premiers jours de l'année sont mauvais, le reste de l'année sera faible».