Revirement de Trump Les Bourses européennes s'apprêtent à ouvrir en fanfare

Les Bourses européennes se dirigent vers une ouverture en très forte hausse jeudi, après le spectaculaire revirement de Donald Trump sur les droits de douane imposés au reste du monde, à l'exception de la Chine contre qui il a surenchéri.

Keystone-SDA

10.04.2025, 08:48

ATS

Le contrat à terme de l'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, qui reflète les échanges se déroulant avant l'ouverture, s'envolait de 7,89% une trentaine de minutes avant l'ouverture des marchés européens, à 9h00.

Celui du Dax de Francfort décollait de 7,44%, le FTSE 100 à Londres de 5,12% et la Bourse de Milan de 8,48%.

Les marchés européens sont «portés par l'euphorie de Wall Street» commente John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, le président américain a annoncé mercredi à Washington une suspension pendant 90 jours des taxes à l'importation contre des dizaines de pays et partenaires, notamment contre l'Union européenne, en principe en vigueur depuis mercredi.

De quoi propulser les Bourses: après une ouverture mitigée à Wall Street mercredi, le Dow Jones s'est envolé de 7,87%, l'indice Nasdaq de 12,16% et l'indice élargi S&P 500 de 9,52%.

«Les actions américaines ont connu leur plus forte hausse depuis 2008 – la cinquième plus importante de l'histoire», souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

«Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc» des droits de douane, poursuit-elle.

Si d'un côté des dizaines de pays bénéficient d'une suspension des droits de douane, Donald Trump a aussi annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Chine en raison d'un supposé «manque de respect», les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Le pays avait promis mardi de combattre les droits de douane américains «jusqu'au bout».

Prédire le prochain volet de la guerre commercial «est quasiment impossible», les Etats-Unis ayant totalement «dévié du scénario habituel», note Mme Ozkardeskaya, pour qui «les incertitudes vont persister.»