Alimentation & Fitness Haltérophilie: les fibres musculaires des femmes seraient autant adaptées que celles des hommes

Relaxnews

29.3.2019 - 15:17

Une étude menée sur des haltérophiles vient mettre à mal une idée reçue sur la différence musculaire entre hommes et femmes.
Une étude menée sur des haltérophiles vient mettre à mal une idée reçue sur la différence musculaire entre hommes et femmes.
Source: Relaxnews

A l'occasion d'une étude unique en son genre, des chercheurs américains ont montré qu'avec de l'entraînement, les femmes pouvaient développer, comme les hommes, un type de fibre musculaire nécessaire à la pratique de l'haltérophile, et qu'elles pouvaient dans certains cas en avoir plus que ces messieurs.

Cette étude, menée par des chercheurs de la San Francisco State University et de la California State University, a analysé des fibres musculaires de cuisses à partir de biopsies menées sur six athlètes féminines de niveau olympique, neuf athlètes féminines de calibre national et six athlètes masculins de calibre national, lors des championnats mondiaux d'haltérophilie de 2017.

On dénombre trois grands types de fibres musculaires chez l'Homme, chacun contenant une variété différente d'une protéine appelée chaîne lourde de myosine (MHC) qui est «le moteur microscopique» capable de mettre en action les muscles, comme l'ont expliqué les chercheurs. Les trois types comprennent les MHC I (fibres à contraction lente), IIa (à contraction rapide) et IIx (à contraction très rapide).

La quantité de chaque fibre influence la performance musculaire, les fibres à contraction rapide étant particulièrement adaptées aux mouvements rapides et puissants comme l'épaulé-jeté en haltérophilie.

Les scientifiques ont cependant souligné que la manière dont les fibres influencent la performance n'avait pas été bien explorée chez les athlètes d'élite, particulièrement dans les sports de force.

Les résultats de cette nouvelle étude, publiés dans la revue PLOS ONE, ont montré que les haltérophiles enregistraient une concentration de 67% en moyenne de fibres à contraction rapide dans les échantillons analysés, ce qui est plus que chez n'importe quel athlète.

A en croire les chercheurs, cette abondance de fibres à contraction rapide explique en partie comment l'élite haltérophile est capable de générer une force importante dans un court intervalle de temps. Ils ont par ailleurs trouvé que les meilleures haltérophiles féminines avaient la même quantité de fibres musculaires nécessaires pour ce sport que les hommes, et deux femmes de calibre olympique enregistraient même une concentration de plus de 85% de ces fibres, dépassant ainsi tous les hommes étudiés.

Les auteurs ont commenté que ces résultats permettaient de mettre à mal un stéréotype récurrent concernant les sportives.

A cause d'un manque de données fiables sur le sujet, «on avait tendance à penser que les femmes avaient moins de fibres à contraction rapide, ce qui était perçu comme négatif», a noté le co-auteur de l'étude Jimmy Bagley. «Nous avons montré que ce n'était pas vrai.»

«Ces résultats suggèrent que le calibre des athlètes, l'expérience d'entraînement et la masse corporelle déterminaient plus le pourcentage de fibres à contraction rapide que le genre», a précisé Jimmy Bagley. «Les gens pensaient que tel type de fibres était acquis à la naissance, mais nous montrons que ce n'est pas le cas, que l'entraînement a une immense influence.»

Kaylie Zapanta, qui a aidé à réaliser les analyses de fibres musculaires pour l'étude, a aussi ajouté que bien que les hommes et les femmes différaient en terme de type de corps et aussi hormonalement, l'étude montrait qu'en terme de muscles, les femmes équivalaient les hommes.

«Lorsque vous considérez le tissu musculaire, il n'est pas vraiment possible de différencier les fibres musculaires d'un homme de celles d'une femme», a noté la chercheuse.

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