Santé Asthme et activité physique: halte aux idées reçues!

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2.5.2023 - 09:49

(ETX Daily Up) – La pratique d'une activité physique n'est pas incompatible avec l'asthme, bien au contraire, sous réserve bien sûr qu'il soit sous contrôle. Réalisée à l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme, mardi 2 mai, une nouvelle étude entend briser certains tabous et idées reçues qui entourent la maladie chronique, et lutter contre la stigmatisation des patients asthmatiques.

L'activité physique, qu'il s'agisse de randonnée pédestre, de jogging, ou de sports de raquette, est bénéfique pour les personnes asthmatiques.
L'activité physique, qu'il s'agisse de randonnée pédestre, de jogging, ou de sports de raquette, est bénéfique pour les personnes asthmatiques.
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Loin d'être une contre-indication à la pratique d'une activité physique, lorsqu'il est contrôlé, l'asthme peut au contraire profiter des bienfaits de nombreux sports. Randonnée, vélo, natation, basketball, ou running peuvent même permettre de développer la capacité pulmonaire des personnes asthmatiques, voire de renforcer certains muscles respiratoires, et pourrait avoir un impact positif sur le nombre de crises et de symptômes, la tolérance à l'effort, les réveils nocturnes, et même les troubles anxieux et dépressifs. Une chose dont n'ont pas forcément conscience celles et ceux qui ne sont pas confrontés à cette maladie respiratoire chronique, donnant souvent lieu à des idées reçues, voire des clichés, dont souffrent au quotidien les personnes concernées.

Plus d'activité chez les asthmatiques

Stéréotypes que tente aujourd'hui de balayer un sondage réalisé par l'Ifop pour Sanofi, en association avec la Fondation du Sport Français, à l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme. L'un des objectifs étant notamment de lutter contre les clichés qui entourent l'association asthme et activité physique, parmi lesquels le simple fait que les patients asthmatiques ne peuvent – et ne doivent – pas faire de sport. Une idée reçue mise à mal par un premier chiffre qui risque d'en étonner plus d'un: près des deux tiers des patients asthmatiques (65%) pratiquent au moins une activité physique par semaine, contre seulement 61% des personnes qui ne sont pas touchées par la maladie. Une proportion qui baisse toutefois sensiblement, à 53%, chez les asthmatiques sévères.

Et contrairement à d'autres idées reçues, les personnes asthmatiques pratiquent les mêmes disciplines que le reste de la population générale. Plus d'un asthmatique sur deux (53%) s'est tourné au moins une fois vers la randonnée pédestre au cours des douze derniers mois (contre 51% des personnes non asthmatiques), se présentant comme leur activité physique de prédilection. Suivent le vélo (52% vs 46%), la natation, la nage, ou l'aquagym (50% vs 38%), la musculation ou la culture physique (35% vs 21%), le footing ou le jogging (31% vs 23%), le fitness (30% vs 19%), les sports de raquette (26% vs 18%), la danse (26% vs 16%), ou encore le yoga, le pilates, ou le stretching (25% vs 14%). La seule et unique activité physique contre-indiquée dans le cas de l'asthme, la plongée sous-marine, n'est pratiquée que par 3% du panel.

Un impact sur le travail et la vie sociale

Conscientes des bienfaits que peuvent procurer ces activités physiques, les personnes asthmatiques, on l'a vu, ne lésinent pas sur les efforts en la matière, avec un impact sur leur santé physique et mentale. Ce qui ne les empêche pas de ressentir des angoisses ou des contraintes vis-à-vis de leur maladie. Près d'une personne asthmatique sur deux (46%) affirme qu'elle a un impact négatif sur la pratique d'une activité physique, et plus d'un tiers (36%) sur leurs activités quotidiennes. Et si près des deux tiers des patients (64%) considèrent ces activités physiques comme essentielles, sinon nécessaires, et estiment même qu'elles sont synonymes de plaisir et de satisfaction (60%), plus de quatre sur dix (42%) les envisagent aussi comme un défi, et 19% comme une source d'angoisse.

L'asthme peut également représenter une contrainte pour la vie sociale et professionnelle. Plus de quatre patients interrogés sur dix (42%) déclarent avoir renoncé à une promenade en raison de la météo, 39% ont déjà renoncé à courir après un bus ou un autre moyen de transport, et plus d'un tiers (34%) a déjà privilégié l'ascenseur aux escaliers. Des chiffres qui grimpent en flèche pour les asthmatiques sévères. Mais la maladie, ou plus exactement ses conséquences sur le quotidien des patients, peuvent être la source de moqueries. Un quart des personnes asthmatiques sondées confient en avoir subies dans le cadre d'activités sportives, un cinquième (21%) a souffert de moqueries de la part d'un ou d'une partenaire dans le cadre de l'accomplissement des tâches quotidiennes, et à peine moins (19%) dans le cadre du travail. Cela peut même impacter la vie sexuelle, puisque 28% des patients masculins affirment que la maladie a eu une influence négative dans ce domaine, contre 16% des femmes.

«Cette étude apporte des informations précieuses sur les habitudes sportives des personnes asthmatiques. Elle aide à comprendre les enjeux dans cette maladie. Nous sommes ravis et fiers de contribuer à faire avancer les connaissances dans ce domaine. Même si le sport est de plus en plus associé à une meilleure santé, en particulier pour les asthmatiques, il reste encore beaucoup à faire», souligne Charlotte Feraille, déléguée générale de la Fondation du Sport Français.

La Journée mondiale de l'asthme vise à informer et sensibiliser le plus grand nombre à la maladie chronique, qui touche plus de 4 millions de personnes en France, selon l'Inserm, et plus de 260 millions de personnes à travers le monde, d'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

*Cette étude a été réalisée par l'Ifop pour Sanofi par questionnaire auto-administré en ligne, du 17 au 29 mars 2023, auprès d’un échantillon national représentatif de 5.009 personnes âgées de 15 ans et plus, incluant 1.111 personnes affectées ou ayant déjà été affectées par de l’asthme (dont 742 asthmatiques actuels).