Lifestyle «Ça veut dire quoi ?» : «éco-anxiété», «solastalgie»... quand la prise de conscience écologique angoisse

Relaxnews

5.6.2020 - 16:18

Inventé par le philosophe australien Glenn Albrecht, le terme «solastalgie» prend racine dans les mots anglophones «solace» (réconfort) et «nostalgia» (nostaglie). Il évoque une profonde détresse liée au constat de la destruction de l'environnement.
Inventé par le philosophe australien Glenn Albrecht, le terme «solastalgie» prend racine dans les mots anglophones «solace» (réconfort) et «nostalgia» (nostaglie). Il évoque une profonde détresse liée au constat de la destruction de l'environnement.
Source: Relaxnews

Chaque semaine, ETX Studio décrypte pour vous un phénomène qui fait l'actualité. En cette journée mondiale de l'environnement, nous nous intéressons à la solastalgie et à l'éco-anxiété. 

Comment rester écolo sans finir dépressif ? Si cette question – posée par l'autrice Laure Noualhat dans son livre éponyme – ne manque pas d'humour sur la forme, elle soulève une réelle préoccupation sur le fond. Publié à quelques jours de la journée mondiale de l'environnement qui se tient ce vendredi 5 juin, l'ouvrage de Laure Noualhat Comment rester écolo sans finir dépressif décrit un phénomène de plus en plus courant : l'éco-anxiété ou la solastalgie. 

Référence directe à l'écologie et à la notion d'angoisse, l'éco-anxiété désigne la peur de voir le monde s'écrouler et le sentiment d'impuissance qui en découle.

Inventé par le philosophe australien Glenn Albrecht, le terme «solastalgie» est la contraction des mots anglais «solace» (réconfort) et «nostalgia» (nostalgie). Il évoque une profonde détresse liée au constat de la destruction de l'environnement.

Fonte des glaces, incendies en Amazonie et en Australie, pollution de l'air, extinction d'espèces animales.... Difficile en effet, lorsque l'on vit sur une planète dont les ressources s'épuisent, de trouver son lot quotidien de bonnes nouvelles. A fortiori si l'on s'intéresse de près à la crise climatique. 

La célèbre militante écologiste Greta Thunberg connaît bien ce sentiment. L'adolescente raconte comment elle a sombré dans une dépression pendant plusieurs mois, après avoir visionné un documentaire sur les ours polaires et les espèces marines empoisonnées par les déchets plastiques. «J'ai commencé à y penser tout le temps et je suis devenue très triste. Ces images étaient figées dans ma tête», a confié la Suédoise au New York Times début 2019.

«Green Inclined no Kids»

Greta Thunberg est loin d'être la seule : ces dernières années, la conscience écologique des citoyens n'a cessé de croître. En particulier chez les jeunes générations qui en 2019 ont emboîté le pas à Greta Thunberg et organisé des grèves à travers le monde, le principe étant de sécher les cours pour aller manifester en faveur de la cause environnementale. 

Cette anxiété peut aboutir à une profonde remise question de son mode de vie, y compris le souhait de fonder une famille. A l'instar des «Green Inclined no Kids» («Les Verts n'ont pas d'enfants»), c'est-à-dire les personnes renonçant à faire des enfants afin de préserver les ressources de la planète, mais aussi par crainte de donner la vie dans un monde à l'avenir incertain. 

Mais alors, comment sortir de cette éco-anxiété ? «Chacun doit passer par les phases du deuil, celui de notre planète : la sidération, le déni, la dépression, l'acceptation avant de pouvoir surmonter cette épreuve et espérer revenir à la vie», explique l'autrice Laure Noualhat dans son nouvel ouvrage.

Là encore, Greta Thunberg fait figure d'exemple en la matière : «Je suis plus heureuse maintenant. J'ai trouvé un sens à mon existence», explique-t-elle dans le portrait que lui a consacré le New York Times. 

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