Etude Comment se sentent les Suisses?

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13.5.2019

Les Suisses alémaniques se sentiraient physiquement et mentalement plus vigoureux que les Romands.
Les Suisses alémaniques se sentiraient physiquement et mentalement plus vigoureux que les Romands.
Keystone

En enquêtant sur l’avis que les Suisses portent sur leur santé, des chercheurs de l’université de Lucerne mettent en lumière des différences entre les régions.

Comment les Suisses évaluent-ils leur santé physique et leur bien-être mental? C’est à cette question qu’a voulu répondre une équipe de chercheurs de l’université de Lucerne dirigée par le professeur Gisela Michel, du département des sciences de la santé et de la politique de santé. Pour commencer, les chercheurs ont rassemblé un échantillon représentatif de la population suisse composé de 1209 personnes. Les participants étaient âgés de 18 à 75 ans et l'échantillon était composé de 58,1% de femmes.

Un questionnaire pour évaluer sa santé

Ici pas de professionnels de santé ou d’examens biologiques: les participants sont soumis à un questionnaire leur permettant d’évaluer, par eux-mêmes, leur forme physique et psychologique. C’est le formulaire abrégé-36 (SF-36-v2) qui est largement utilisé pour évaluer la QVLS ou Qualité de Vie liée à la Santé autodéclarée.

Huit domaines de la santé sont abordés dans ce formulaire comme: la vitalité physique, la fonctionnalité physique (force, mouvement), les douleurs ressenties, la santé mentale ou l’équilibre émotionnel. Pour remplir ce questionnaire, pas de panique puisque dix minutes suffisent! Ce qu’il faut savoir c’est qu’une étude de QVLS autodéclarée est influencée par l’état de santé, mais elle dépend également du sexe, de l’âge, des origines, du niveau d’éducation et du type de profession exercée. Ici, comme l’échantillon était représentatif de la population, il incluait des personnes en bonne santé, mais aussi celles souffrant de problèmes de santé et de maladies chroniques.

La Suisse par rapport à ses voisins

Après avoir réuni et analysé l’ensemble des réponses données, les chercheurs ont observé que les hommes et les jeunes se sentent physiquement en meilleure forme que les femmes et les personnes âgées. Cette différence de résultats entre les sexes et les âges n’est pas spécifique au territoire helvètique: les résultats d’une telle enquête menée en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Allemagne ou en Norvège arrivent à ces mêmes tendances.

Ensuite, les chercheurs montrent que la position sociale influence la santé: les cadres auraient une meilleure perception de leur état de santé que les ouvriers. Sur le plan de la santé mentale, les retraités, les personnes instruites et les salariés se sentent en général mieux équilibrés que les personnes sans emploi ou ayant un niveau d’instruction plus bas.

Comparativement aux autres pays occidentaux, les Suisses auraient une meilleure forme mentale que les Allemands ou les Britanniques. Cependant, ils auraient une santé mentale moins performante que celle ressentie par les Néo-Zélandais ou les Australiens. Concernant la perception de leur santé physique, les Suisses dépasseraient les Australiens et les Britanniques tout en restant derrière les Allemands.

Quelles différences entre les régions?

En comparant les résultats à l’échelle des régions suisses, l’étude met en avant quelques disparités. Ainsi, les Suisses alémaniques se sentiraient physiquement et mentalement plus vigoureux que les Romands et les Tessinois. Pour expliquer ces différences, les chercheurs se basent sur des données de littérature de santé publique. Il s’avère que l’hygiène de vie des Suisses alémaniques aurait une longueur d’avance sur les Suisses francophones et Suisses italophones. Les Suisses allemands, de plus de trente ans, passeraient plus de temps à pratiquer des activités sportives tout en étant peu attirés par la consommation de cigarettes. Deux arguments santé pour faire reculer toutes les maladies touchant le système cardiovasculaire ou celles liées au surpoids et à l’obésité (diabète, syndrome métabolique, maladie du soda etc.).

Autres facteurs leur permettant d’avoir une meilleure santé: ils sont moins touchés par le chômage et ils sont davantage instruits, à âge égal. Cette connaissance leur permettrait d’être plus sensibilisé aux questions de santé et de bien-être. Finalement, toutes ces données sont essentielles pour évaluer l’état de bien être de la société suisse, mesurer indirectement le système de santé en Suisse et mettre en place, dès demain, de nouvelles campagnes de prévention sanitaire ciblées.

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