LifestyleDécès de Michel Hidalgo: le monde du foot salue un «humaniste», «passionné» et «audacieux»
Relaxnews
27.3.2020 - 21:18
Un meneur d'hommes hors pair salué de tous: Michel Hidalgo, sélectionneur de l'équipe de France championne d'Europe 1984, décédé jeudi à 87 ans, c'était à la fois «l'humanité», la «passion» et «l'audace», selon les joueurs et entraîneurs qui l'ont connu.
- Jean Tigana, milieu des Bleus champions d'Europe 1984 (à l'AFP): «C'est une grande tristesse, car c'est quelqu'un qui arrivait à fédérer comme personne. En un coup de fil, il pouvait tous nous réunir. C'est quelqu'un qui était respecté de tous. Ce qui nous marquait chez Michel, c'est son côté humain. Il déléguait énormément, sur le terrain et dans la gestion du groupe, mais il trouvait tout le temps les bons mots. Pour encourager, pour consoler, il savait toujours nous parler. C'était impressionnant chez lui. Avec le président (de la Fédération) Fernand Sastre, ils ont donné du dynamisme au football français, ils ont réussi à lui faire franchir des étapes en prenant pourtant des risques énormes dans le jeu.»
- Michel Platini, meneur des Bleus champions d'Europe 1984 (communiqué transmis à l'AFP) : «Michel Hidalgo laisse un héritage considérable à l'équipe de France. Sa vision et son travail vibrent encore aujourd'hui dans tous les matches de notre équipe nationale. Michel, comme sélectionneur, a porté l'équipe de France au sommet de son art, en faisant avec détermination le choix du beau jeu et en permettant à chacun d'entre nous d'exprimer toutes nos qualités et nos talents individuels. Je garde personnellement le souvenir d'un monsieur doux, pédagogue et sincèrement humaniste. Il était exemplaire d'humanité mêlant la bienveillance de l'éducateur à l'affection d'un père. Il m'a protégé avec douceur, m'a permis de m'épanouir sur le terrain et a fait partie de ceux qui m'ont permis de devenir le joueur que je suis devenu.»
- Bernard Lacombe, avant-centre des Bleus champions d'Europe 1984 (à l'AFP) : «C'était plus qu'un sélectionneur ou un entraîneur. Il était notre papa, notre grand-père, très proche des gens. Il était très humain et d'une grande sincérité. Nous l'avions revu une dernière fois le 12 février, nous étions quasiment tous là, les champions d'Europe. C'était un grand moment, magnifique. C'était un homme très humble, gentil et qui connaissait bien son métier et le football. Je suis très ému.»
- Marius Trésor, défenseur des Bleus au Mondial-1982 (à l'AFP) : «J'ai passé de très bons moments avec lui, c'était un sélectionneur qui aimait discuter avec ses joueurs et je n'oublie pas que c'est lui qui m'a nommé capitaine de l'équipe de France. Il y a beaucoup de souvenirs qui disparaissent avec le départ de Michel. Il a su nous faire prendre conscience de nos possibilités. Je me rappellerais toujours ce match au Brésil en 1977. Lors de la 1re mi-temps, on regardait jouer cette équipe brésilienne et à la mi-temps, il nous a fait un discours assez musclé et on a vu le résultat. Menés 2-0, nous étions revenus à la marque pour faire 2-2. C'est le garçon, par ses mots, qui arrivait à remettre son équipe dans le droit chemin. On dit qu'il avait une culture offensive mais avec les joueurs qu'il avait, je pense qu'il ne pouvait pas jouer défensivement. Je me rappelle que certains journalistes avaient dit en 1981 lors du match très important face aux Pays-Bas (...) que ça allait être le dernier match de Michel Hidalgo à la tête de l'équipe de France. Finalement, c'est par son audace qu'on a pu battre cette équipe hollandaise.»
- Alain Giresse, milieu des Bleus champions d'Europe 1984 (à l'AFP): «Il est décédé auprès de son épouse. Il n'était pas vraiment malade. Mais on le savait au bout, perdu, sans vitalité. (Mi-février), on avait déjeuné ensemble au bord de la corniche à Marseille. On avait eu vraiment du plaisir à se retrouver. C'est la dernière fois que nous nous sommes vus.»
- Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (communiqué): «La Fédération, notre football est en deuil. Michel Hidalgo fait partie des plus grands noms du football français. Il a marqué l'histoire et le palmarès du football français et international avec le premier titre majeur remporté par notre équipe de France. Par sa philosophie de jeu, sa personnalité, sa passion exemplaire, il a contribué au rayonnement de notre sport sur le plan international et à sa popularité en France. Il a su nous procurer des émotions qui sont gravées et resteront gravées. Il restera dans nos mémoires comme un symbole, un entraîneur, un sélectionneur de référence, amoureux du beau jeu, proche des joueurs. C'était un homme d'une grande et belle humanité.»
- Didier Deschamps, sélectionneur des Bleus (communiqué): «Mon adolescence, comme celle de beaucoup de Français de ma génération, a été marquée par les performances étincelantes de +son+ équipe de France, de la qualification pour la Coupe du monde 1978, que notre football attendait depuis 12 ans, jusqu'à l'éclatante victoire à l'Euro-1984. Ce premier trophée international a ouvert la voie à d'autres grands succès pour le football français. A titre plus personnel, j'ai eu la chance et le privilège d'apprendre à connaître Michel lors de mes deux passages à l'Olympique de Marseille, comme joueur puis comme entraîneur. Dans les bons comme dans les mauvais moments, Michel a toujours fait preuve d'une très grande bienveillance à mon égard. C'était un homme profondément gentil. Au-delà de ses compétences techniques, c'est aussi le souvenir de sa bonté que je veux retenir.»
- Luis Fernandez, milieu de terrain des Bleus champions d'Europe 1984 (sur RMC): «C'est un sélectionneur qui a su rassembler, trouver autour de lui les ressources dans un groupe pour le faire avancer, jouer, le mettre dans les meilleures dispositions. Je suis rentré pour ma première sélection en novembre 1982, il a trouvé les mots pour me mettre à l'aise tout de suite, se souvient l'ancien milieu de terrain de l'équipe de France. Il savait qu'il avait un groupe de talent et de potentiel, il en tirait le maximum. Il n'y a jamais eu le moindre problème dans ce groupe. Il trouvait les mots, c'était la force de Michel Hidalgo. Après les victoires, on le voit, on se rassemblait toujours tous autour de lui, même ceux qui ne jouaient pas. C'était un homme droit, juste. Et c'est pour cela que le perdre, cela fait énormément de mal.»
- Dominique Rocheteau, champion d'Europe 1984 (sur le site de l'ASSE): «J'avais des rapports assez forts avec Michel Hidalgo. Je l'avais connu en équipe de France juniors alors qu'il en était l'entraîneur. On s'appréciait beaucoup. Il était venu à mon jubilé à Royan. Il a beaucoup compté dans ma carrière. Michel Hidalgo était un humaniste, un homme bon qui sait parler à ses joueurs. Il aimait le beau jeu et ses joueurs. Il nous laissait beaucoup de liberté. Tout le monde l'aimait, même ceux qui jouaient moins. Il était à notre écoute. Je l'ai vu pleurer, on l'a tous vu pleurer. Sa sensibilité le rendait attachant».
- Joel Bats, ex gardien de l'équipe de France, champion d'Europe 1984 (sur OL.fr): «Je suis très triste. Nous l'avions revu en février en compagnie de Michel Platini, Bernard Lacombe, Jean Tigana et plein d'autres. Nous étions quatorze. C'était incroyable de le revoir, certes diminué mais avec des yeux pétillants sur certaines réparties des uns ou des autres, avec un sourire qui s'échappait de ses lèvres. Quel grand bonhomme. Le premier souvenir que je garderais de lui : c'est l'homme qui m'a donné ma chance en équipe de France. Je lui serai toujours éternellement reconnaissant. Le second souvenir, c'est l'homme. Il était un rassembleur».
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