Hétéroflexibilité, asexualité, polyamour... Les scientifiques devraient prendre en compte l'évolution des relations intimes

Relaxnews

6.11.2018 - 15:18

Source: Relaxnews

Selon Philip Hammack, professeur de psychologie à l'université de Californie à Santa Cruz, le XXIe siècle connaît une révolution douce des manières de concevoir les relations intimes et amoureuses. Les scientifiques devraient prendre en compte ces changements pour que les résultats de leurs recherches soient plus probants.

C'est dans un article publié dans le journal de l'UC Santa Cruz que l'on peut lire l'analyse de Philip Hammack. Dans "Queer Intimacies: A New Paradigm for the Study of Relationship Diversity", il utilise le mot "queer" pour définir toutes les relations qui sortent de l'hétéronormativité et de la monogamie.

Le chercheur en psychologie souligne une évolution douce des relations. Autour d'une norme monogame et hétérosexuelle, une pluralité de définitions de relations intimes se construisent et se développent depuis les années 2000, dont le polyamour, l'hétéroflexibilité, ou la pansexualité, des modèles de relations ou d'attraction qui sont de plus en plus visibilisés et pratiqués.

De l'hétéronormativité à l'hétéroflexibilité 

Pour Hammack c'est la légalisation du mariage homosexuel aux Etats-Unis en 2015 qui est initiatrice de cette libération des pratiques. Par cette légalisation, la Cour suprême a symboliquement encouragé les populations à se battre pour que la diversité de leurs relations soit reconnue.

Suite à cette légalisation, de nombreuses pratiques ont été visibilisées, et mises en valeur. On voit par exemple apparaître de plus en plus de personnes hétéroflexibles, des personnes hétérosexuelles qui, sans s'identifier comme bisexuelle ne se ferment pas à la potentialité d'une relation avec une personne du même sexe/genre. Philip Hammack explique que l'hétéroflexibilité a toujours été plus moins intégrée dans le milieu féminin, mais que cette définition de l'orientation sexuelle est de plus en plus adoptée par les hommes. Ce qui amène à une déconstruction des codes de "la masculinité".

Le chercheur souligne également l'importance majeure d'internet dans le développement de ces relations intimes. L'outil permet en effet à la fois d'accéder à un plus grand nombre d'informations, mais également aux communautés de se rassembler.

Vers une ouverture des bases de données scientifiques pour des résultats plus représentatifs : 

Philip Hammack rappelle que les relations "kinky" ou fétichistes sont également largement dévalorisées dans la société, et dans les recherches scientifiques. Il s'agit souvent pour les chercheurs de relations sous-classées. Elles sont donc souvent laissées de côté.

Ce modèle très normatif des relations intimes empêche d'obtenir des résultats représentatifs d'une société en constante évolution. Philip Hammack invite donc ses collègues scientifiques à élargir leurs bases de données concernant les relations intimes et romantiques.

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