Mieux vaut être prévenus... Il va falloir s'habituer aux turbulences en avion!

Relax

12.6.2023 - 13:48

Mieux vaut être prévenus, surtout si vous craignez ce genre de moments désagréables lors d'un voyage en avion... Avec le dérèglement climatique, les turbulences sont devenues beaucoup plus fréquentes au cours de ces quarante dernières années. Il n'a jamais été autant nécessaire d'attacher sa ceinture.

Entre janvier et mars, Airbus a livré 127 avions, contre 142 sur les trois premiers mois de 2022 (archives).
Entre janvier et mars, Airbus a livré 127 avions, contre 142 sur les trois premiers mois de 2022 (archives).
KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI

En 2023, les compagnies aériennes prévoient de faire voyager 4,35 milliards de passagers dans le monde, soit quasiment autant qu'en 2019, à l'aube de la crise sanitaire, a indiqué il y a une semaine l'association internationale Iata. Mais combien effectueront un trajet sans aucune secousse?

A l'approche des premiers départs en vacances, mieux vaut rappeler qu'il est primordial d'attacher sa ceinture dans l'avion et de la garder maintenue durant tout le long du vol. Et cette recommandation vaut d'autant plus que les turbulences sont plus fréquentes avec le réchauffement climatique. Dans une étude publiée par Geographical Research Letters, Mark Prosser, chercheur doctorant à l'Université de Reading au Royaume-Uni, souligne l'augmentation de ce type de phénomènes, notamment lorsqu'ils sont identifiés comme sévères.

Une hausse de 55%

La hausse est de l'ordre de 55% entre 1979 et 2020 pour l'un des trajets les plus fréquentés, celui de l'Atlantique Nord. La durée totale annuelle des turbulences graves est passée de 17,7 heures en 1979 à 27,4 heures en 2020. La progression est moins marquée pour les turbulences dites modérées, de l'ordre de 37%, et légères (+17%). Obtenus après l'analyse de turbulences enregistrées au cours des quatre dernières décennies, ces résultats sont d'autant plus intéressants que l'on ne parle ici que des turbulences survenant en ciel clair, c'est-à-dire celles qui surprennent les pilotes parce qu'il n'y a pas d'orages ou de gros nuages.

Dans cette étude, le scientifique vient confirmer le rôle du réchauffement climatique sur la fréquence de ces moments peu agréables en vol. Précisément, c'est l'augmentation des gaz à effet de serre qui perturbent les vols, en provoquant davantage un changement soudain dans la vitesse du vent, ou de sa trajectoire.

Si les Etats-Unis et l'Atlantique Nord constituent les endroits où il y a eu une forte augmentation des turbulences, l'Université de Reading rapporte que l'Europe et le Moyen-Orient sont aussi sous le coup d'une hausse significative.

L'année dernière, le même centre de recherches britannique avait dévoilé de premières hypothèses de l'effet du dérèglement climatique sur les turbulences en avion. Il s'était d'ailleurs voulu rassurant en prévenant que cela n'indiquait pas qu'il y aurait davantage d'accidents. Pour autant, les compagnies aériennes vont devoir prendre les devants car ce genre de phénomènes n'est pas sans impact sur l'usure des appareils tandis que le risque de blessure est davantage accru. En septembre dernier, les scientifiques anglais avaient par exemple soumis l'idée que les règles à bord pourraient évoluer pour interdire par exemple de faire voyager un enfant de moins de deux ans sur les genoux.

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