IST La gonorrhée pourrait s’attraper par un simple baiser

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16.5.2019

La gonorrhée se manifeste à travers différents symptômes.
La gonorrhée se manifeste à travers différents symptômes.
Keystone

On croyait jusqu’à maintenant qu’elle ne se transmettait que par les relations sexuelles non-protégées. La gonorrhée, IST plus couramment appelée «chaude-pisse», pourrait en fait se contracter bien plus facilement que cela. Des chercheurs australiens viennent en effet de découvrir qu’un simple baiser suffirait à être contaminé.

Comme d’autres infections et maladies sexuellement transmissibles, la gonorrhée – aussi appelée urétrite, blennorragie ou encore «chaude-pisse» ne pouvait apparaître qu’à la suite d’une relation sexuelle au contact d’une personne infectée. Loin s’en faut apparemment…

Publiée le 9 mai dernier dans la revue spécialisée «Sexually Transmitted Infections», une étude australienne vient de démontrer qu’un simple contact de bouche à bouche, impliquant la langue – autrement dit, un baiser – serait un moyen de transmission, relate «Top Santé». Une hypothèse soulevée en parallèle d’une recrudescence de cas, mais aussi d’une résistance de plus en plus importante aux traitements de cette infection.

Quid de la gonorrhée?

Infection sexuellement transmissible, la gonorrhée – longtemps confondue avec l’une de ses «cousines» la syphilis – se manifeste à travers différents symptômes.

Chez les hommes, des brûlures en urinant, des douleurs au niveau du sexe, des écoulements de pus, tandis que chez les femmes, l’infection peut entraîner une cystite chronique, un rétrécissement de l’urètre, et une infection de l’utérus, des trompes, des ovaires, voire une stérilité.

En cause, une bactérie, le gonocoque ou «Neisseria gonorrhoeae» qui touche principalement les organes génitaux et urinaires, mais peut aussi concerner la gorge et le rectum.

Une nouvelle «maladie du baiser»?

Comptant quelque 78 millions de nouveaux cas chaque année selon l’OMS, la maladie se transmet lors de rapports sexuels non-protégés, qu’ils soient de nature vaginale, anale ou orale. C’est tout du moins ce que l’on pensait jusqu’à la publication de ce rapport scientifique, qui met en évidence la possible incidence de l’échange de salive dans la contamination. La gonorrhée, à l’instar de son autre «cousine» la mononucléose, serait-elle aussi une «maladie du baiser»?

L’infection se transmettrait aussi par la gorge

Les scientifiques se sont penchés sur cette nouvelle hypothèse suite à une étude menée auprès de plus de 3 000 hommes homosexuels ou bisexuels, dont 6% étaient positifs à la gonorrhée au niveau buccal.

Ils se sont alors aperçus que ceux qui avaient embrassé le plus grand nombre de partenaires – avec ou sans rapport sexuel – étaient plus susceptibles de contracter l’infection à la gorge. Interrogé par le journal américain «Washington Post», le docteur Eric Chow, responsable de l’étude est formel: «Ces données remettent en cause les modes de transmission de la gonorrhée connus depuis 100 ans, où le pénis d’un partenaire était considéré comme la source de l’infection de la gorge».

Le traitement difficile d’une bactérie résistante

De nombreux nouveaux cas sont recensés chaque année et, malgré les traitements antibiotiques, les contaminations semblent de plus en plus fulgurantes. Au point que l’OMS évoque une «une menace sanitaire émergente», rapporte le magazine «Maxisciences». En Grande-Bretagne, on a aussi récemment découvert le «pire cas de super-gonorrhée», informe «Top Santé». Un cas pour lequel la combinaison médicamenteuse habituellement utilisée n’a pas fonctionné.

De partout, il est plus généralement constaté une résistance des traitements antibiotiques, des médicaments qui suffisaient auparavant à soigner la maladie, mais qui ne marchent plus aussi bien. En attendant une réponse médicale à la hauteur de l’enjeu, le docteur Eric Chow, conscient «qu’il est peu probable que les gens arrêtent de s’embrasser», déclare chercher un traitement préventif et local sous forme de bain de bouche pour la gonorrhée d’origine buccale. Ce qui pourrait permettre de ralentir un peu la progression de l’infection. Il s’agit aussi de se faire dépister en cas de rapport sexuel non-protégé, dans la mesure où la maladie est pour un temps asymptomatique.

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