Lifestyle Le marathon de New York annulé? Dimanche, ils courront quand même

Relaxnews

1.11.2020 - 11:18

Prévu initialement ce dimanche, le marathon de New York a été officiellement annulé dès le 24 juin.
Prévu initialement ce dimanche, le marathon de New York a été officiellement annulé dès le 24 juin.
Source: Relaxnews

A Central Park, dans le Queens ou le long de l'Hudson, dimanche, Paul, Jack, Angela et les autres courront «leur» marathon de New York, malgré l'annulation de la course officielle pour cause de pandémie de coronavirus.

Il n'était pas question de rater ce rendez-vous. Comme en 2012, où des centaines de personnes s'étaient retrouvées à Central Park pour courir quand même, malgré l'annulation consécutive au passage de l'ouragan Sandy.

«C'est comme un sort», explique Paul Casiño, qui a parcouru les 42,195 km sur le bitume new-yorkais tous les ans depuis 2004. «Si j'arrête, je vais le regretter.»

Prévu initialement ce dimanche, le marathon de New York a été officiellement annulé dès le 24 juin, mais les organisateurs ont offert, comme beaucoup d'autres grands marathons, de parcourir la distance reine entre le 17 octobre et le 1er novembre n'importe où dans le monde.

Une application sur smartphone mesure la distance courue et officialise le marathon avec, à la clef, la fameuse médaille habituellement tendue à l'arrivée.

Des mois de confinement, aucune autre course au programme, la préparation a été pour le moins perturbée. Quand ce n'est pas directement le coronavirus qui a frappé, comme pour Matt Coneybeare.

Après deux jours de symptômes aigus début avril, cet ingénieur informatique n'a mis qu'un mois à redevenir le coureur qu'il était.

- «C'était comme un but» -Lui a déjà couru son marathon de New York, en un peu plus de 3 heures, il y a quelques jours, en passant par quatre des cinq grands quartiers de la ville, à l'exception de Staten Island, inaccessible en conditions normales. Le majestueux Verrazzano-Narrows Bridge, que traversent, peu après le départ, les dizaines de milliers de concurrents chaque année de Staten Island à Brooklyn, ne possède pas de passage piéton.

Paul Casiño tient lui secret son itinéraire savamment travaillé, dans Manhattan, un hommage, vu du ciel, au marathon le plus célèbre au monde.

«Je ne peux pas juste faire quatre tours» de Central Park, explique ce banquier quinquagénaire. «C'est épuisant mentalement» et «ce n'est pas marrant».

Echaudé par le Covid-19, il n'a plus couru pendant deux mois suite au confinement, lui qui parcourt parfois plus de 120 km par semaine en période de préparation.

Il pense que c'est cet arrêt brutal et le confinement qui lui ont valu une dépression, dont il dit être sorti grâce à une thérapie mais aussi la reprise de l'exercice.

Au loin, il a de nouveau entrevu le marathon. «C'était comme un but.»

Ils sont nombreux à dire, comme Matt Coneybeare, que courir régulièrement lors de cette année folle leur a permis de «rester sain d'esprit».

- New York «dans la peau» -Lesté de presque 7 kilos supplémentaires, qu'il met aussi sur le compte de la pandémie, Paul Casiño ne s'est pas fixé d'objectif de temps, car il sera gêné par feux et voitures.

De toutes façons, «personne ne va comparer le temps d'une course virtuelle avec celui d'une vraie course», renchérit Matt Coneybeare.

La course de fond est toujours un rendez-vous avec soi-même. Sans public, sans concurrent, en plein ère coronavirus où il vaut mieux éviter les autres que de se mêler à eux, ce sera plus que jamais le cas.

«Ce sera différent, mais moins stressant», prévoit Jack Hirschowitz, psychothérapeute de 75 ans, débarrassé d'une certaine pression liée à la course.

Paradoxalement, il lui sera aussi plus facile d'avancer, lui qui court systématiquement en jonglant avec trois balles et n'a qu'une visibilité limitée. Ordinairement mêlé à des dizaines de milliers de concurrents, «je dois éviter les gens et, parfois, je me retrouve coincé derrière un groupe».

Avec ses balles, Jack est souvent très apprécié du nombreux public du marathon new-yorkais, l'un des plus enthousiastes au monde.

Pour beaucoup de ces New-Yorkais, courir le marathon cette année c'est plus que jamais une déclaration d'amour à cette ville aujourd'hui meurtrie.

«J'ai cette ville dans la peau», dit Matt Coneybeare, qui n'a aucun doute sur le fait que New York rebondira. «Donc je vais rester ici.»

«Même si je l'ai déjà fait des milliers de fois, courir dans cette ville est toujours une aventure unique. J'adore.»

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