Gastronomie Les comedy clubs deviennent-ils les nouvelles «places to eat»?

Relaxnews

28.9.2020 - 00:00

Rire et s'empiffrer de bonnes victuailles. C'est la promesse du comedy club lancé par Kev Adams. L'humoriste s'est entouré de talents reconnus de la scène culinaire parisienne pour ouvrir son établissement qui ne sera pas acquis seulement à la cause du stand-up.

Aux Etats-Unis déjà, on ose ce pont entre rire et nourriture en recrutant des chefs prometteurs. En temps de Covid-19, la restauration permet même de relever le business des comedy-clubs.

Jeudi 24 septembre. Jour J pour Kev Adams, qui inaugure officiellement le lancement de sa «comedy room» après plusieurs semaines de rodage. Un comedy club dont la sélection de nouveaux talents a été confiée à une dénicheuse d'artistes, la directrice artistique Coline Carteau, à l'initiative du French Comedy Festival organisé à New York.

Exploité sur 250 m2 dans une ambiance arty, l'originalité du Fridge – c'est le nom de la comedy room, ne rivalise pas seulement dans la programmation des stand-ups. Ce «conservatoire» d'humour entend aussi bien affûter les jeux de mots que la qualité des services de sa restauration. 

Car Kev Adams s'est entouré des nouveaux talents de la scène culinaire parisienne pour offrir un «fridge» tout-en-un de bon goût. Et c'est là une grande nouveauté pour Paris. D'abord, les visiteurs découvrent un bar à cocktails concoctés par la cheffe de bar Céline Lopez, la bartender reconnue du premier bar à gin de la capitale française, Tiger. Au milieu des cuisines, le Fridge a placé un restaurant caché dont les assiettes sont signées Ruben Sfez. Ce dernier a participé au succès de son frère chef, Moise Sfez, champion du monde de lobster roll.

Il devrait surprendre avec son «wakamole», une revisite du guacamole avec des algues wakamé (10 euros), des tacos de thon cru complètement revisités avec un tarama à la truffe noire (15 euros). Ruben Sfez ose même proposer un boeuf bourguignon à base d'un effiloché de boeuf cuit sept heures (17 euros).  

Associer une nourriture de qualité au concept de stand-up n'est qu'une suite logique des choses pour les Français qui ont toujours suivi de près la scène américaine. Car à New York aussi, on mange aussi bien que l'on rit. A sa réouverture en juin 2018 près de Union Square, le comedy club The Stand n'a pas bâclé son menu.

L'établissement de Manhattan a fait appel à un jeune chef philippin, Harold Villarosa, engagé dans le mouvement «farm-to-table» pour promouvoir les produits locaux aux menus des restaurants américains. Avec son organisme «The Insurgo Project», Villarosa milite aussi pour une meilleure culture nutritionnelle auprès de la jeune génération en manque de moyens. Son CV compte de nombreux établissements reconnus, dont le Noma de René Redzepi, titré quatre fois meilleur restaurant du monde.

Au menu: bar à huîtres, gigot d'agneau, tartes de saison... A l'autre bout du pays, sur la côte ouest, on ne sait plus trop si The Virgil est d'abord un comedy club ou un bar. L'adresse de Santa Monica est réputée pour ses cocktails judicieusement dosés de mezcal infusé à la poire, de gin au Earl Grey, le tout souvent additionné de liqueur d'orgeat. 

En ces temps de pandémie, le business culinaire apparaît même comme un moyen de subsister pour les comedy clubs américains, qui ont dû baisser le rideau. En Californie toujours, The Brea Improv a mis son nouveau chef à contribution, Gino Fontanoza, pour ouvrir un pop-up restaurant intitulé Poultrygram, pour continuer de faire fonctionner la cuisine de la salle de spectacle. Le cuisinier sert notamment de la poitrine de poulet qu'il fait mariner durant 24 heures avant de l'enduire d'une délicieuse panure croustillante. 

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