La navigation de plaisance en pleine mutation Les croisières passent en mode écologique

Meret Meier, Blog durabilité

3.5.2018

Fin 2018, la compagnie maritime Aida, à Rostock, mettra en service son bateau Aidanova qui naviguera exclusivement au gaz liquéfié.
Fin 2018, la compagnie maritime Aida, à Rostock, mettra en service son bateau Aidanova qui naviguera exclusivement au gaz liquéfié.
Keystone/Mohssen Assanimoghaddam

Divertissements à bord et excursions à terre sans jamais changer de chambre: l’offre serait tentante si les paquebots n’étaient pas si énergivores. De nouvelles solutions se profilent toutefois à l’horizon.

Les croisières sont plus demandées que jamais. La seule année 2018 verra la mise en service de 17 nouveaux paquebots sur les océans du globe. Mais en raison de leurs émissions polluantes, ces véritables villes flottantes n’ont pas toujours bonne presse. De nouveaux espoirs semblent toutefois permis, car la navigation se montre plus ouverte aux nouvelles technologies que l’aviation par exemple.

La solution la plus avantageuse est la plus polluante

Un seul paquebot consomme près de 4000 tonnes de fioul lourd par an. Ce combustible – un résidu du raffinage du pétrole – est utilisé par les moteurs diesel des porte-conteneurs et des paquebots. Il contient presque 3500 fois plus de souffre que le diesel consommé par nos voitures. Avantageux, le fioul lourd a l’avantage d’être disponible partout sur la planète, mais ce carburant à haute viscosité est aussi toxique: sa combustion émet du soufre, de la suie et du CO2. Avec une teneur en soufre 35 fois plus faible, le diesel marin s’avère moins nocif, mais il coûte aussi deux fois plus cher.

Nettoyage des gaz d’échappement

Les anciens navires sont désormais équipés de scrubbers – des épurateurs de gaz – à même de ramener les émissions à un minimum tolérable. Des tuyaux conduisent les gaz d’échappement vers d’énormes cylindres de lavage montés à bord du navire où ils sont épurés au moyen d’un mélange d’hydroxyde de sodium et d’eau. Cette solution absorbe la majorité des particules fines, oxydes d’azote et suies. Les eaux usées hautement toxiques résultant de l’épuration des gaz d’échappement doivent à leur tour être décantées avec le plus grand soin, soit directement à bord soit ultérieurement sur la terre ferme.

Une alternative intéressante: le gaz

Pour rendre les croisières plus écologiques, le gaz est une alternative qui permet d’éviter le diesel voire le fioul lourd, encore plus nocif. Les moteurs fonctionnant au diesel ou au fioul lourd fonctionnent aussi au gaz naturel, tout en émettant moins de particules fines, d’oxydes de soufre et d’oxydes d’azote. Actuellement, seuls 250 bateaux de par le monde naviguent au gaz, pour la plupart des ferrys ou des navires gaziers qui utilisent leur chargement comme combustible. Fin 2018, la compagnie maritime Aida, à Rostock, mettra en service son bateau Aidanova qui naviguera exclusivement au gaz liquéfié.

La plaisance vise le tout électrique

Quelques bateaux naviguent déjà à l’électricité, un mode de propulsion encore loin d’être répandu. Le navire d’exploration MS Roald Amundsen prendra la mer en octobre prochain. Certes équipé de moteurs diesel, il dispose aussi de gigantesques batteries lithium-ion. Le MS Roald Amundsen n’est capable de naviguer qu’une petite demi-heure en mode purement électrique, mais la simple idée de se laisser glisser sur les eaux glacées de l’Antarctique sans aucun bruit ni la moindre émission donne une idée des possibilités que nous réserve l’avenir. Lentement mais sûrement, la navigation s’éloigne des combustibles classiques pour miser sur le tout électrique.

La Norvège donne l’exemple

Bien souvent, lorsqu’il s’agit d’innovation et de protection de l’environnement, les Scandinaves ont le vent en poupe. La législation norvégienne interdit aux ferrys de produire toute émission. Par conséquent, ils doivent recourir, au moins partiellement, à des batteries. Depuis des années, plusieurs fjords norvégiens sont desservis par des ferrys à propulsion purement électrique. Si ce système fonctionne pour les ferrys, il ne reste plus qu’à l’adapter aux paquebots. Pour ce faire, un changement de paradigme et une certaine pression politique s’avèrent toutefois nécessaires. Même si l’argument économique est particulièrement séduisant puisque l’électricité est plus avantageuse que le diesel marin, il ne faut pas oublier le développement des batteries appropriées, qui représente un facteur de coûts non négligeable. La navigation deviendra véritablement écologique en termes d’émissions lorsque l’électricité utilisée proviendra de sources renouvelables, comme l’hydraulique. Un marché en pleine expansion réunit d’ailleurs les conditions idéales pour passer aux nouvelles technologies.

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Meret Meier fait partie de l’équipe Corporate Responsibility de Swisscom. Elle est experte en responsabilité sociale, en protection de la jeunesse dans les médias et en communication.
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