Santé Les douleurs de dos persistantes peuvent être de mauvais augure

Relaxnews

8.11.2018 - 14:18

Des chercheurs se sont intéressés aux douleurs de dos chez les femmes de 65 ans et plus pour savoir si elles pouvaient prédire une infirmité ou un décès plus précoce.
Des chercheurs se sont intéressés aux douleurs de dos chez les femmes de 65 ans et plus pour savoir si elles pouvaient prédire une infirmité ou un décès plus précoce.
Source: Relaxnews

Des chercheurs américains ont trouvé que les femmes qui subissent des douleurs de dos fréquentes pourraient enregistrer un risque plus important de décéder. 

Cette étude, menée par des chercheurs du Boston Medical Center, est la première à enquêter sur les effets des douleurs de dos chroniques sur la mortalité, les recherches précédentes s'étant principalement concentrées sur leur impact sur l'infirmité.

Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont suivi 8 321 femmes âgées de 65 ans et plus sur une période de 14 années en moyenne. Les participantes étaient classées en quatre groupes selon leur niveau de douleur : aucune douleur de dos, des douleurs de dos non persistantes, des douleurs de dos persistantes occasionnelles ou des douleurs de dos persistantes fréquentes. Les scientifiques ont aussi évalué les niveaux de handicap des participantes en fonction de leurs capacités à réaliser des tâches du quotidien.

Les résultats, publiés dans le Journal of General Internal Medicine, ont montré qu'une proportion plus forte de femmes souffrant de douleurs persistantes fréquentes mourraient (65,8%) par rapport à celles n'ayant jamais mal au dos (53,5%). 

Des facteurs socio-démographiques et de santé à prendre en compte

Après avoir pris en compte les facteurs socio-démographiques et de santé pouvant affecter les résultats, les scientifiques ont calculé que les femmes qui rapportaient des douleurs de dos chroniques enregistraient un risque de mourir accru de 24% par rapport aux femmes ne souffrant jamais du dos. Leurs résultats ont par ailleurs montré que le niveau d'infirmité des femmes aidait à expliquer l'association entre douleurs lombaires et mortalité. 

Par exemple, la difficulté de réaliser au moins une activité quotidienne de base, comme le fait de marcher sur une courte distance ou de préparer un repas, expliquait près de la moitié (47%) des effets de douleurs de dos persistantes et fréquentes sur la mortalité.

"A notre connaissance, notre étude est la première à mesurer l'infirmité après avoir pris en compte les douleurs de dos. Cela nous a permis de réaliser une analyse prospective des douleurs de dos qui persistaient dans le temps et la survenue par la suite d'infirmité, ce qui pourrait expliquer l'association entre douleur de dos et mortalité", a commenté l'auteur Eric Roseen. "Nos résultats soulèvent la question de savoir si une meilleure gestion des douleurs de dos tout au long de la vie ne pourrait pas permettre de prévenir l'infirmité, améliorer la qualité de vie et à terme augmenter l'espérance de vie."

"Les douleurs de dos peuvent directement empêcher les activités quotidiennes, mais les seniors pourraient éviter ces dernières de façon inappropriée par peur de se refaire mal ou de faire empirer les symptômes. Le fait d'éviter ou de ne pas réussir à réaliser une activité quotidienne pourrait mener à la prise de poids, le développement ou la progression d'autres maladies chroniques et au final avancer le moment du décès", a précisé le professeur Roseen.

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