Certains nageurs ont fait le choix de l’eau libre dès le mois de mars pour pouvoir poursuivre leur entraînement.
Le triathlète jurassien Romain Christe espère se qualifier pour l'Ironman d'Hawaï, qui aura lieu en février 2021.
Les nageurs effectuent ainsi leur séance d’entraînement deux à trois fois par semaine.
Les conditions trop extrêmes restent malgré tout désagréables lorsque la baignade se prolonge.
Certains nageurs ont fait le choix de l’eau libre dès le mois de mars pour pouvoir poursuivre leur entraînement.
Le triathlète jurassien Romain Christe espère se qualifier pour l'Ironman d'Hawaï, qui aura lieu en février 2021.
Les nageurs effectuent ainsi leur séance d’entraînement deux à trois fois par semaine.
Les conditions trop extrêmes restent malgré tout désagréables lorsque la baignade se prolonge.
Contraints de pallier la fermeture des piscines, certains nageurs ont fait le choix de l’eau libre dès le mois de mars pour pouvoir poursuivre leur entraînement. C’est le cas du bruntrutain Romain Christe et deux de ses amis, que l’on a suivis dans les méandres du Doubs.
Ils sont seuls à poser leur linge sur les bords du Doubs ce mardi en fin d’après-midi. Ici, à la hauteur du pont de Ravines, il n’y a personne pour venir perturber une eau aussi lisse qu’un miroir et qui, entre deux rameaux feuillus portés à la surface, cristallise les derniers rayons de soleil.
A deux pas de là, un paysan envoûte l’air d’un fumet herbacé en ficelant ses bottes de paille. «Venir s’entraîner ici, c’est le paradis», souffle Romain Christe, l’un des trois compères, en tirant sa combinaison de natation de son sac. Le doigt pointé au loin, il détaille le programme qui est habituellement le leur. «On descend jusque-là, derrière le virage, puis on fait demi-tour et on remonte jusqu’au pont à contre-courant. Cela représente une boucle d’environ 700 mètres que l’on effectue plusieurs fois selon la forme et les conditions du moment.» Eux qui ne s’aventurent habituellement en eau libre qu’à partir du mois de juin ont été forcés d’anticiper les choses cette année en raison de la fermeture de toutes les piscines du pays à la mi-mars.
Mais au moment de devoir se relocaliser, le choc ne s’est toutefois pas révélé si lourd que cela à encaisser pour les Ajoulots. «On avait déjà opté pour cette solution lors des rénovations de la piscine de Porrentruy. Là, on a d’abord un peu attendu de voir ce qu’il se passerait. Et puis dès que la température de l’eau a été raisonnable, on a commencé à venir.»
Les nageurs rafraîchis effectuent ainsi leur séance d’entraînement deux à trois fois par semaine, la saisonnalité leur forgeant un cuir épais. «Au début, il y a eu des jours où c’était vraiment froid», sourit celui qui vise une nouvelle participation aux championnats du monde d’IronMan à Hawaï, reportés en février 2021.
Impensable de ne pas s’entraîner
Qu’importe le froid, pour Romain Christe, une période de 3 mois sans nager était tout simplement inenvisageable s’il entendait maintenir son niveau à flot. «Cela aurait été compliqué de reprendre après une si longue pause.»
Et il n’est pas le seul athlète à avoir opéré cette réflexion. «Certains sont allés jusqu’à nager dans leur piscine de jardin, tenus par un élastique aux pieds.» Cela alors que le Doubs, lui, n’a jamais fait l’objet d’une quelconque interdiction sanitaire, hormis pour les groupes excédant cinq personnes. «On n’a jamais eu l’impression de mettre personne en danger. On était souvent seuls.»
Totalement tributaire de la météo, Romain Christe a cependant dû réapprendre à planifier ses entraînements et à accepter qu’une semaine entière se passe sans qu’il ne puisse mettre ses lunettes. «La pluie ne gène pas, mais il suffit de deux jours maussades conjugués à une ou deux nuits fraîches pour que la température de l’eau chute de 16 à 10 degrés. Dans ces cas, il n’y a d’autre solution que d’attendre, on n’est pas fous non plus. On y retourne à partir de 13 ou 14. En dessous, on oublie.»
Couleuvres du Doubs
Car même si leur deuxième peau en néoprène atténue considérablement la sensation de froid et permet un certain confort une fois l’effort démarré, les conditions trop extrêmes restent malgré tout désagréables lorsque la baignade se prolonge. Elles obligent par ailleurs les nageurs à enfiler deux bonnets de bain l’un sur l’autre pour isoler la tête au maximum, une partie du corps qui peut vite devenir douloureuse. «Le pire, c’est le visage. La peau se glace rapidement!»
Avant de s’immerger, Gérard Glaus, un autre membre du trio aussi rompu à la natation, contrôle une ultime fois les relevés de la station d’Ocourt et égraine les données à mi voix: «15,5 degrés et 15 mètres cube de débit. Je crois que c’est le débit maximum qu’on ait eu cette saison.»
Non sans se crisper quelque peu, les voilà alors pénétrant dans l’eau devenue subitement foncée sous l’ombre tombante. Aussi endurcis soient-il, les trois amis attendent tout de même la réouverture des piscines avec impatience. «J’essaye de négocier avec le maire de Porrentruy. Au moins pour les sportifs, dévoile Romain Christe. Parce qu’on ne peut pas s’entraîner avec le chrono ici.» Avant que Gérard Glaus ne se marre: «En plus, il y a des couleuvres. Parfois on sent que ça frétille sur la nuque.»
Baignade dans les rivières et les lacs: ces dangers qui vous menacent
Baignade dans les rivières et les lacs: ces dangers qui vous menacent
Des accidents tragiques se produisent régulièrement pendant la saison des baignades. 34 personnes ont trouvé la mort en 2017 dans les eaux des rivières et des lacs suisses. En 2016, leur nombre a même atteint les 52. Le 5 juillet 2015, deux personnes se sont noyées à Zurich en se baignant dans la Limmat. Bien que ces noyades aient eu lieu presque en même temps et dans des zones très proches, il s’agissait là de deux accidents totalement indépendants.
On assiste également régulièrement à des accidents mortels dans les eaux tessinoises. Au cours de l’été 2014, un homme de 33 ans s’est noyé à 15 mètres de la rive du lac de Lugano.
L’homme était déjà sans vie lorsque les sauveteurs l’ont retrouvé.
La Société suisse de sauvetage encourage à respecter les règles de baignade et de comportement en rivières. Parmi ces règles figure la règle suivante: les enfants ne doivent se baigner que sous la surveillance d’adultes.
Autre recommandation: ne jamais sauter dans des eaux troubles ou inconnues.
Les matelas pneumatiques ne doivent pas être considérés comme des «aides à la natation» lorsque les eaux sont profondes. Ils n’offrent qu’une protection insuffisante en cas de difficultés.
Naviguer en canot pneumatique sur les rivières est une activité vraiment «tendance» en ce moment. Pourtant, là aussi, il convient de faire preuve de prudence. Il ne faut jamais attacher les bateaux ensemble. En effet, les embarcations deviennent alors difficilement manœuvrables.
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