Voyages et télétravailNon, ils ne se tournent pas les pouces à l'autre bout du monde!
Relax
2.11.2023 - 12:30
(ETX Daily Up) – Depuis la crise sanitaire, le télétravail est apparu comme une solution pour concrétiser plus facilement ses envies de voyage. On a coutume d'imaginer les salariés qui sautent le pas travaillant sur une plage paradisiaque, ne consacrant que quelques heures à leurs tâches d'employés… La réalité serait en fait moins exotique, à en croire le Routard.
ETX Studio
02.11.2023, 12:30
02.11.2023, 12:31
Relax
Un ciel bleu sans nuage en adéquation parfaite avec la même nuance qui sublime la mer devant laquelle vous avez installé… votre bureau. Avec cette bande de sable blond, c'est vrai que le spot est idéal pour télétravailler. Au début de la crise sanitaire, on a tous entendu parler de ces salariés qui ont pris la poudre d'escampette pour combiner boulot et voyage, dans des contrées où les frontières s'ouvraient encore, devenant au fil du temps un mode de travail à part entière. S'il y a des contraintes à travailler à l'autre bout du monde comme celle du décalage horaire, ce projet n'est en théorie pas une utopie dans la mesure où aucun texte juridique n'interdit les employés à réaliser leurs tâches depuis l'étranger, indique le webzine Culture RH, spécialisé dans les ressources humaines. Pour sa part, le Code du Travail ne donne aucune indication à ce propos.
Il y a donc tout lieu de faire des raccourcis pour imaginer qu'un télétravailleur qui se connecte à 10.000 km de son bureau passe davantage de temps à se dorer la pilule qu'à plancher sur le dernier rapport qu'il doit rendre à son patron... Rien n'est en réalité si certain. Le guide du Routard a sondé ses lecteurs qui ont expérimenté cette formule d'évasion pour finalement se rendre compte que les télétravailleurs combinaient en général leur projet de voyage avec les contraintes qui incombent à leur poste. En l'occurrence, 31% des personnes interrogées consacraient la moitié de leur séjour à leur travail tandis que 10% y ont dédié la totalité. Dans le même temps, elles sont 59% à travailler moins de 50% du temps.
Autre idée reçue balayée par le Routard: les télétravailleurs n'installent pas nécessairement leur bureau sur une plage bordée de cocotiers. Dans la droite ligne évoquée par l'indice mondial du travail à distance publié il y a quelques jours pour désigner les pays les plus propices au travail à distance, l'Europe constitue la destination privilégiée par les routards, à hauteur de 50%, contre 43% qui ont tenté l'aventure vers des destinations plus lointaines. Dans une majorité des cas (68%), les télétravailleurs se rendent à l'hôtel, sinon séjournent chez des amis (58%). Bref, on est loin de l'image exotique d'un salarié qui baroude, l'ordinateur sous le bras, accomplissant ses tâches dans des conditions sommaires. On ne peut toutefois pas ignorer ce nouveau mode de travail comme une opportunité de voyager plus aisément. 24% des routards disent en profiter régulièrement contre 26% qui appliquent cette formule quelque fois.
Pour autant, il ne faut pas imaginer ce projet qui peut laisser rêveur plus d'un salarié comme une tendance à laquelle prend part un grand nombre d'employés. Soulignons d'abord que cette étude du Routard se base sur un échantillon de 230 voyageurs qui ont testé ce mode d'évasion. Rappelons aussi les chiffres officiels du télétravail en France. Selon le dernier rapport de l'Insee à ce sujet, qui vaut pour l'année 2021 lorsque la crise sanitaire bousculait pourtant encore les habitudes de travail, seulement un salarié sur cinq a télétravaillé en moyenne chaque semaine, majoritairement des cadres. De son côté, le président du Syndicat du tour-operating (SETO) avait indiqué cette tendance du télétravail à l'étranger «comme un épiphénomène», dans le cadre d'une interview qu'il nous avait accordée.