Mode & Beauté Basique mode : l’espadrille

L’espadrille ne se présente plus : la chaussure en toile et sa semelle en corde des pauvres paysans catalans et basques a conquis le monde. Et, comme tous les étés, elle revient dans nos vestiaires mixtes.

L’espadrille est une chaussure qui a une longue histoire derrière elle. On en trouverait trace dès le XIVe siècle ! Et c’est au pied des Pyrénées qu’elle a vu le jour. Le chanvre qui y poussait alors était la base de la semelle de corde sur laquelle était monté un chausson de toile, parfois doté de lacets pour se fixer mieux au mollet. Portée par les fantassins du roi d’Aragon, elle était réservée aux seules personnes du pays valencien et interdite aux étrangers et aux non catholiques !

En 1860, la fabrication de la toile pour les espadrilles devient mécanique et Joseph Sans développe une méthode de tressage des cordes à la main qui fait passer la production à une échelle importante... de l’autre côté des Pyrénées, dans le village de Saint-Laurent de Cerdans. Dès lors, elle se répand dans tout le sud.

Un siècle plus tard, les espadrilles sont presque toutes fabriquées en Inde ou au Bangladesh, où pousse la jute, et en Chine. Seule Mauléon, en France, tente de résister.

Désormais, tout le monde en porte. Un été sans espadrille, ce n’est pas vraiment un été. Et même des stars d’Hollywood comme Lauren Baccal et Humphrey Bogart s’affichent avec.

Prédestination ? C’est en tout cas à Saint Laurent, Yves, cette fois, que la chaussure doit son entrée dans le monde de la mode dans les années 1960. Il lui ajoute un talon, que l’on appellera compensé, car la semelle qui touche le sol reste plate, et choisit un modèle qui se noue à la cheville. C’est immédiatement l’engouement et le modèle, le Wedge, est copié moult fois. Chanel, Hermès et même Christian Louboutin en donnent leur interprétation.

H&M, Zara, Mango, & Other Stories, Castaner, Payote ou encore Rouje proposent les modèles de l’été, plates ou plateformes, en tissu ou en cuir, imprimés ou unies.