Mode & Beauté Défilé Giorgio Armani à Milan

Giorgio Armani a proposé un défilé tout en teintes douces et sombres, où l’ADN de la maison se mêle avec classe à l’histoire de l’homme italien. Un moment de pur bonheur.

À quoi doivent nous faire penser les beaux gosses qui ouvrent le défilé Armani, chapeau de feutre sur la tête ou à la main, dans un ensemble très élégant de tons gris (foncé, acier, clair), de bruns et de beige ?

Les gilets de berger en cuir (fermé ou ouvert) sur t-shirt à longues manches et à encolure ronde, et les barbes de trois jours des mannequins feraient imaginer quelques beaux paysans descendus des montagnes. Idée que concrétisera un peu plus tard un jeune homme défilant avec un sac à dos de montagne version années 30.

Mais leur collègues qui défilent ensuite, veste à double boutonnage en lin ou en belle laine d’été, sur des pantalons à pinces clairs ou gris foncés, puis ceux qui porteront le blouson et les costumes sèment le doute.

Cette mode est bien urbaine. Et comme celle d’autres créateurs présents à la FW de Milan, elle regarde vers le passé. Mais un passé plus lointain que les furieuses années 80.

Ici, la tradition de l’élégance s’enracine dans la naturelle élégance des hommes d’Italie, qu’ils fussent berger, paysan, homme des villes ou en villégiature dans une ville d’eau.

Les pantalons à pinces, ceinturés, donnent l’aisance du mouvement, les pantalons façon pyjama japonais apportent confort et style. En s’arrêtant au-dessus de la cheville, la jambe des pantalons Armani s’inscrit autant dans la tendance 2018-2019 que dans les années 50…

Les vestes sont bien coupées, parfois très courtes, d’autres fois longues. Elles se portent en costume, ou non ; elles sont amples, à double boutonnage, ou sont plus près du corps et se ferment jusqu’au cou, telles des vestes paysannes.

Avec ce défilé aux couleurs calmes — marron clair et foncé, beige, sable, gris foncé et gris fer, bleu gris intense, tons naturels blanc cassé —aux coupes impeccables, l’œil a envie d’aller dans les détails, de se laisser toucher par un assemblage, un imprimé (comme celui des pantalons pyjamas soyeux, de bermudas ou de certains t-shirts ou gilets sans manches magnifiques), de prendre le temps de regarder les habiles superpositions de gilets et les motifs des pulls et vestes en maille.

On note aussi ces blousons, en cuir ou en coton, à la fermeture zippée sur le côté, le port ostensible des bretelles, le recours au couvre-chef – borsalino ou béret porté de différentes manières.

Bref, Armani séduit parce qu’il sait comme personne maîtriser les coupes, les tissus, les alliances de couleurs, et raconter avec toutes ses pièces une envoûtante histoire dont on veut faire partie. À tout prix.