Alexis Mabille a opté pour le « Less is more » dans une présentation sobre mais magistrale de son savoir-faire couture. Sa collection Haute Couture automne-hiver 2019/2020 joue avec brio sur plusieurs tableaux.
Il n’est pas toujours nécessaire d’en faire trop pour marquer les esprits. Alexis Mabille le démontre brillamment avec son défilé Haute Couture automne-hiver 2019/2020. Défilé étant un mot qui ne correspond d’ailleurs pas à la présentation de sa collection. Si, à la différence de l’« Exhibition » de Giambattista Valli, le mannequin est bien une femme en chair et en os, il ne lui a pas été demandé de défiler. Une photo suffit.
Dix-sept looks, du plus osé au plus romantique, sont proposés dans le décor d’un hôtel particulier. Le cadre sied parfaitement à cette démonstration de couture virtuose où la même jeune femme blonde aux longs cheveux blonds laissés libres ou retenus dans un sage chignon pose dans dix-sept tenues très différentes. Car la rareté n’empêche pas la diversité.
La collection s’organise autour de quatre couleurs (marine, rouge, orangé et rose), et du blanc et du noir.
Le premier look, une robe courte, blanche, bustier, sans manches mais dans un esprit robe-manteau, d’une grande sobriété, ouvre le bal statique.
Du blanc encore pour un combo robe courte one-shoulder en satin, avec longue traine incorporée, et pantalon large en appliqué de dentelle. Une robe de sirène entièrement rebrodée et dotée d’une cape transparente montre une fois encore la maîtrise qu’affiche Alexis Mabille quand il joue avec les tissus précieux.
L’incroyable manteau de soirée XX en satin, avec un volumineux col collerette, est lui aussi blanc. De même que le chemisier en dentelle, à col haut et manches serrées, qui accompagne une jupe corolle plissée maxi, bleu indigo, que termine un volant de résille de 50 centimètres.
Le marine sera tout de tulle et plumetis pour une longue robe de soirée à volants.
Quand le noir arrive, il réfère immédiatement au côté sexy qu’évoque cette couleur. Il ne s’agit pas moins, pour cette pièce, d’un body bustier de satin doté d’un large nœud qu’un impressionnant peignoir de voile et de tulle met en valeur avec un jeu de collerette. Une tenue du soir qui enchaîne sur la nuit... Même tenue qui se plaît à troubler les sens et les heures du jour et de la nuit : une combinaison pantalon, telle que celle portée par un rat d’hôtel, mais entièrement en dentelles. Le peignoir de satin rose poudré a-t-il vraiment pour fonction de dissimuler cette pièce virtuose ?
Le noir mystère, mais aussi érotique, s’impose sur longue robe moulante en dentelle semi-transparente qu’accompagne un manteau-cape de satin aux pan asymétriques qui s’inscrivent en volutes autour du corps.
Le rose, le rouge et l’orangé jouent avec des robes en tulle ou en satin bicolore. Le plissé donne du mouvement à une robe bustier et patineuse courte et à une longue toge d’organza et tulle, ceinturée à la taille et aux courtes manches entièrement brodées de pierreries.
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