Mode & Beauté Défilé Haute Couture Schiaparelli automne-hiver 2019/2020

CoverMedia

3.7.2019 - 13:10

Source: Covermedia

Première collection haute couture pour Daniel Roseberry, nouveau directeur artistique de Schiaparelli, dont le défilé s’est tenu rue Cambon. Conçue pour se tenir « à mi-chemin entre fonctionnalité et rêve », la collection est présentée dans un défilé original.

Il est rare de voir un directeur artistique au travail. À peine consent-il à venir saluer en fin de parcours, avec ou sans ses mannequins. Mais le nouveau directeur artistique de Schiaparelli, l’Américain Daniel Roseberry, en a décidé autrement. Il s’est lui-même mis en scène, au travail, sur un petit podium, dessinant derrière une table de travail inclinée éclairée par une lampe d’architecte pendant que les mannequins défilaient à ses côtés. L’ambiance était symbolique : celle d’un tunnel, tandis que se faisaient entendre le bruit et les vibrations du métro. Métaphore de la création qui ne se préoccupe guère des contingences ? Envie de montrer que la création besogneuse est l’envers du décor du rêve ?

La collection, en tout cas, devait, selon la maison Schiaparelli, se tenir à équidistance entre « entre fonctionnalité et rêve ».

La créativité, le caractère théâtral et le côté onirique – essentiellement porté par les références qu’Elsa Schiaparelli, fondatrice de la maison en 1927, puisait parmi les œuvres de ses amis surréalistes – sont effectivement présents dans cette collection. Et l’Art Déco n’est pas loin. Mais l’Américain, plus pragmatique que la créatrice italienne et qui signe ainsi un changement d’époque, s’est évertué à proposer des tenues plus faciles à porter que celles de l’iconoclaste Elsa.

Le vestiaire masculin (veste de costume ou de smoking, pantalon) sert donc de base à des propositions que d’aucuns trouveront raisonnables, tout en étant élégantes et originales. Mais les robes du soir sont au cœur de la collection Haute Couture automne-hiver 2019/2020 de Schiaparelli.

La longue slip dress en satin noir aux larges manches travaillées de brillants est de celles qui s’intègrent dans une version « soft » de la collection, qui ne compte que 30 looks.

Si le noir est dominant dans un tiers des créations, les couleurs vives telles que le jaune, le orange, le safran, le bleu, le rose et le vert fluo se retrouvent sur des robes ou des manteaux du soir, pour finir toutes ensembles sur une impressionnante, bien que de forme très épurée, robe tie-dye et une robe d’une très osée et réussie composition en satin multicolore. Le vert bronze, le bleu nuit et le beige sont aussi sollicités, de même que des motifs floraux empruntés aux toiles de mobiliers ou aux anciens herbiers.

Celles et ceux qui se souviennent du homard d’Elsa Schiaparelli prendront comme un hommage le boa (animalier, pas en plume) qu’arbore une jeune femme dont le haut de la robe en cuir noir découpée sur la cuisse, laisse voir les seins et les épaules.

De très belles pièces, au drapé magique, laissent augurer d’un renouveau créatif dans la maison de l’enfant terrible de la mode qu’a été Elsa Schiaparelli.

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