Hedi Slimane poursuit lors du superbe défilé printemps-été 2020 Celine de la Fashion Week de Paris, aux Invalides, sa mise en avant d’une élégance chic et bourgeoise, mais en la pimentant d’un twist bohème. L’étudiante sage commence à regarder du côté de la hippie des seventies.
Hedi Slimane a fait sensation quand il a redonné existence à la néo-bourgeoise des films de Sautet ou de Chabrol. Et, au printemps, avec une belle constance, il reprend les mêmes, mais sans vraiment recommencer totalement – ce n’est pas le genre du créateur.
Il reprend donc des marqueurs clés : jupe culotte, pantacourts, jupes longues, pantalons taille haute, vestes courtes, imprimés à motifs géométriques sacs et ceintures en chaînes ou encore lavallières, le tout dans un bain de bruns, ocre, beige et marine. Et ceux qui sont aussi des symboles de l’empowerment : chemises rayées Wall Street, costume trois pièces ou veste masculine.
Mais la folie seventies, où se mêlent déjà tant de tendances, vient perturber ce bel ordonnancement.
Des sequins s’installent sur les jupes culottes, les motifs cachemire s’installent sur des robes vaporeuses, le jean squatte les pantalons et les chemisiers pour un presque total look, ou des jupes midi à volants ou boutonnées et des vestes.
Les filles portent des foulards dans les cheveux et leurs chemisiers peuvent se transformer en blouses au col en dentelle ou à encolure carrée volantée de broderie anglaise. Une robe crochetée blanche emprunte au romantique et à la vogue du DIY. Le gilet de costard devient gilet de cowboy, un panier en bandoulière, que porte une fille en long jean et blouse, est un subtil hommage à Jane Birkin. Jusqu’aux gilets sans manches ou au manteau en peau retournée et brodée qui vient faire penser à une étudiante quittant la Sorbonne en octobre 1969 pour aller au festival pop d’Amougies écouter Gong et Pink Floyd.
Seule concession très contemporaine : des paires de baskets blanches, au milieu des bottes en cuir, égales à celles que nous portons cette saison.
Hedi Slimane donne le la pour offrir aux jeunes femmes le meilleur des années 1970, et à leurs grands-mères un sacré coup cœur de nostalgie. Mais ce n’était pas mieux avant, puisque Hedi Slimane est là !
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