Triste dimanche pour la mode en cette Fashion Week parisienne ! Le créateur Kenzo, fondateur de la maison éponyme, est mort des suites de la Covid-19 à l’hôpital américain de Neuilly le 4 octobre.
Kenzo Takada, qui vient de nous quitter à 81 ans, est le premier d’une lignée de stylistes à s’être imposé dans le monde de la mode parisienne. De son prénom, Kenzo, il a fait une marque qui a marqué très fortement de son empreinte les années 1970 et 1980 – marque qu’il avait revendue en 1993 à LVMH et qui, ironique coïncidence, avait placé son défilé de la Fashion Week printemps-été 2021 sous le signe de l’optimisme, puisant allègrement dans les tissus à imprimé floral qui ont fait le succès du fondateur.
Kenzo Takada est né le 27 février 1939, à Hemeji, au Japon. Étudiant à Kobé, il s’ennuie et, contre la volonté paternelle, rejoint l’école de mode tokyoïte qui vient de s’ouvrir aux hommes, le Tokyo’s Bunka Fashion College. Après son diplôme, c’est à Paris qu’il compte faire carrière, au milieu des années 1960. Son appartement de Tokyo ayant été démoli pour faire place à des équipements pour les jeux olympiques, il empoche une somme de dédommagement qui lui permet de rejoindre, en bateau et en train, la ville de ses rêves, celle où il passera le reste de sa vie.
Après des débuts difficiles, il décroche une place chez Renoma. En 1970, il présente son premier défilé dans sa boutique, JAP, galerie Vivienne, pas loin des grands magasins parisiens, puis au fil des années, il étend ses magasins jusqu’au moment où il s’installe place des Victoires sous la marque Jungle Jap.
Ce qui le fait tout de suite remarquer : ses cotonnades fleuries japonaises ou tout simplement achetées au marché Saint Pierre, alors le grand quartier de la vente de tissus. Et son style décontracté qui lui attire d’emblée une clientèle jeune. Il développe aussi des parfums qui sont encore aujourd’hui des succès. S’il revend sa marque Kenzo au groupe LVMH en 1993, il reste le propriétaire de son nom, Kenzo Takada, ou, comme disent les Japonais, Takada Kenzo. En 1999, il quitte la mode pour le monde de l’art, mais intervient sur des projets ponctuels, notamment des costumes pour l’opéra Madame Butterfly.
En 2020, il voulait lancer une nouvelle marque dans le domaine de l’art de vivre, K3, dont la première collection a été présentée en janvier 2020 à Maison et Objet et dans des showrooms parisiens. C’était avant le début de la pandémie de Covid-19, qui a fini par avoir tristement raison de son dynamisme.
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