Mode Mode et développement durable: peut mieux faire!

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31.3.2021 - 15:36

Le Business of Fashion (BoF) publiera une étude conduite par une équipe d’experts internationaux indépendants sur «l’indice du développement durable» d’entreprises liées au secteur de la mode dans la perspective de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques en novembre 2021. Le premier volet, qui vient de sortir, montre qu’il reste beaucoup à accomplir dans ce domaine.

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Alors que se tient à l’Assemblée nationale en France un débat de plusieurs jours sur le devenir de la planète et du climat, nous allons cibler ce mois-ci notre attention sur la mode et le développement durable, à la fois sujet de débat et de mobilisation intense et d’innovations plus ou moins efficaces.

L’AFP a fait état d’une étude conduite par une équipe d’experts internationaux indépendants chargés d’établir «l’indice du développement durable» (ou «de durabilité») pour quinze groupes de l’industrie de la mode et de la commercialisation, dont cinq dans le secteur du luxe et cinq dans celui de la grande distribution.



Des progrès sont nécessaires

Les groupes sont évalués dans six domaines: la transparence, les émissions de CO2, l’utilisation de l’eau et des produits chimiques, les matériaux, les droits des travailleurs et les déchets. Au vu des résultats, le moins que l’on puisse dire est que la marge de progression est grande, ou, de façon plus brutale : «peut mieux faire» serait le constat sans appel de ce rapport, qui est le premier des analyses que le Business of Fashion (BoF) publiera dans la perspective de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui aura lieu à Glasgow, en novembre 2021.

«Avec moins de 10 ans pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de climat et de développement durable, le temps presse et il ne suffit plus de déclarer simplement une ambition de changement», alertent les auteurs de l’étude.

Bons et mauvais élèves

Les meilleurs élèves sont Kering (Gucci, Saint Laurent…) et Nike, qui ont obtenu respectivement 49 et 47. Parmi les plus mauvais, la holding suisse Richemont (Chloé, Ralph Lauren...), la société japonaise Fast Retailing (Uniqlo, Princesse Tam Tam…) et le groupe américain Under Armour ont obtenu des scores inférieurs à 25.

La marque anglaise Boohoo, récemment menacée par une campagne de dénonciation de ses mauvaises pratiques, vient d’annoncer qu’elle revoyait entièrement son réseau de fournisseurs et nommait un contrôleur pour interdire les dérives, notamment en matière d’exploitation des travailleurs. Ceci après qu’un reportage documentaire ait fait connaître au grand public ses pratiques. Car l’opacité est le grand obstacle à une information véritable des consommateurs, souvent perdus dans des opérations de greenwashing.

«Parmi les plus grandes entreprises de la mode, beaucoup ne savent toujours pas ou ne divulguent pas d’où viennent leurs produits, et plus on descend dans la chaîne d’approvisionnement, plus les choses deviennent opaques. Cela ouvre la voie à l’exploitation et aux violations des droits humains et crée des difficultés pour mesurer l’impact environnemental de l’industrie , précise le rapport.

Souhaitons que les changements imposés par le confinement général de l’économie permette de faire bouger les choses en profondeur.